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Une Lausannoise de 68 ans attendait son bus quand une inconnue l’a frappée. Choquée par cette violence gratuite, elle raconte.
Quand la terreur s’immisce au coin de la rue, il ne reste que le courage des victimes pour témoigner, comme celui d’Odette*, retraitée de 68 ans: «J’ai ressenti une terrible douleur, ma main ne répondait plus. Je n’étais plus maître de moi-même. Mon agresseur se tenait encore là, à peine à un mètre de moi. Je me suis rassise sur la banquette de l’arrêt de bus, comme paralysée de peur. Puis j’ai crié à l’aide. Une femme témoin de la scène m’a alors répondu: «Vous n’aviez qu’à pas l’importuner.»
Parce que Odette a osé demander, courtoisement, à une inconnue de baisser le son de sa musique, cette dernière l’a rouée de coups à une épaule, à la poitrine pour enfin la projeter contre la vitre de l’arrêt de bus Georgette, en plein après-midi en ville de Lausanne, le 25 octobre dernier. Résultat, l’humérus du bras gauche fracturé et le nerf radial endommagé.

«J’étais face à un taureau qu’on n’arrête plus, elle aurait pu me démolir. Et autour de moi, l’indifférence, personne n’a bougé», soupire-t-elle, encore stupéfaite de la passivité des gens.

Vivre dans la peur
Odette a fait le pas de parler pour dénoncer ces actes de violence gratuite. Mais elle le fait dans l’anonymat. Sur ses gardes, elle nous reçoit chez elle, ouvre lentement la porte, méfiante. Traumatisée, il est beaucoup trop difficile pour elle de retourner sur les lieux. Car depuis, elle vit dans la peur. La peur des représailles, que son agresseur, une jeune femme de couleur, âgée d’une vingtaine d’années, qui a pris la fuite, ne la retrouve. «Je n’ose plus me promener dans la rue. Depuis ce jour, je crois que n’importe qui peut m’agresser, car la violence n’a plus de visage pour moi», ajoute-t-elle.

Blessée à un bras, cette retraitée, très active avant ce terrible incident, ne pourra désormais plus se servir de sa main gauche correctement. (…)

Le Matin

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