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Devenues des fabriques à chômeurs, les facultés de Lettres ont vu partir à la fois leurs meilleurs étudiants au profit des grandes écoles et leurs plus motivés au profit des filières professionnelles courtes. Ayant fréquenté l’Institution durant 35 années et ayant une certaine expérience des universités étrangères, je vois deux grandes causes à ce naufrage : la massification et la secondarisation.
1- La massification. Quand 80%, et parfois plus, d’une classe d’âge obtient le baccalauréat, les universités qui ne pratiquent pas de sélection à l’entrée du premier cycle sont automatiquement condamnées à devenir des voies de garage pour masses illettrées. Or, sélection veut dire moins d’étudiants… et par conséquent, moins de professeurs. La simple évocation de cette idée provoque donc des transes syndicales.
2- La secondarisation. Pour mettre l’enseignement « supérieur » littéraire au niveau des masses illettrées qui s’y précipitent pour s’y noyer, il a fallu le secondariser, c’est-à-dire le « pédagogiser ». […] Ce constat étant fait, est-il encore possible de sauver les filières universitaires littéraires ? Clairement non ! Et cela parce qu’aucun gouvernement ne se risquera à mettre en marche quatre grandes mesures salvatrices :
1- Répudiation de la massification au profit d’une re-élitisation. […] 2- Concours d’entrée à l’université, chaque établissement fixant ses propres règles et étant libre du montant de droits d’inscription. […] 3- Sur le modèle anglo-saxon : liberté de recrutement du corps enseignant avec prime donnée aux meilleurs afin de les fidéliser et notation des professeurs par leur hiérarchie mais aussi par les étudiants. […] 4- Audit sérieux sur ces filières alibi ne survivant que grâce à des « étudiants » venus des Tropiques. […] L’on dira avec justesse qu’il est des disciplines qui ne trouveront pas de sources privées de financement. Dans ce cas, il incombera alors et naturellement à l’État d’intervenir. Mais est-il pour autant nécessaire de laisser survivre 36 facultés délivrant des licences en psychologie et 34 des licences en sociologie quand, faute de moyens, des disciplines créatrices de débouchés s’étiolent ?

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