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Un claquement sec et une vive douleur au niveau de l’omoplate droite. Claire, une jeune guichetière embauchée pour l’été dans une banque de Bethoncourt n’oubliera pas de sitôt cette journée du 3 août.
Alors qu’elle se présente pour prendre son travail, place Cuvier, elle se fait tirer dans le dos. De fait, elle est bien incapable d’identifier son lâche agresseur.
Un ouvrier qui travaillait sur la climatisation de l’agence permettra à l’enquête de faire un bond en avant. Le même jour, il dit avoir été approché par un jeune qui l’a subitement braqué en lui lançant : « File ton pognon ou je tire… » Durant la même journée, il aurait défouraillé sur des passants, des véhicules et aurait ainsi fait voler la vitrine d’un bureau de tabac.
Au milieu de huit photos présentées par les gendarmes, l’ouvrier identifie le suspect : Ilias Fettouh, 20 ans.

Placé en garde à vue trois jours plus tard, le tireur présumé commence par nier avant de reconnaître. À sa manière. Le braquage de l’ouvrier ? « C’était pour rigoler » […]

Son sens de l’humour semble n’amuser que cet excité de la gâchette qui tire à tout va.

Aussi bien place Cuvier à Bethoncourt où il est dépeint « comme un fouteur de merde », rapporte le président du tribunal de Montbéliard, qu’à Nommay.

Le 16 septembre, en marge d’un mariage, il déboule et sème la panique en agitant son flingue devant deux frangins puis, en dézinguant un abri de bus.
Cet après-midi, le Bethoncourtois était jugé pour ces deux séries de faits mais aussi pour avoir mis le feu à un matelas à la gendarmerie durant sa garde à vue. Le tribunal aurait aimé l’entendre mais Fettouh a fait faux bond.
L’avocat de la jeune guichetière avoue que les séquelles corporelles de sa cliente sont estompées depuis longtemps. En revanche, il parle du préjudice moral. De cette jeune femme tétanisée les jours suivants et encore aujourd’hui. Cette peur de se faire, de nouveau, tirer dessus. Et là, le traumatisme est lourd. Profond.
La représentante du ministère public parle d’actes « scandaleux » et signale que le mis en cause est en passe d’être renvoyé devant une cour d’assises pour des faits criminels. Elle requiert un an ferme pour les tirs avec un pistolet à billes de plombs contre la guichetière, quatre mois pour l’incendie à la brigade de gendarmerie et six mois pour l’épisode de Nommay.
Le tribunal a suivi à la lettre. Aux 22 mois de détention s’ajoutent des réparations : 1 800 € pour la guichetière et près de 300 € au bénéfice de la Compagnie de transport du Pays de Montbéliard pour son abri de bus réduit en miettes. Le tribunal n’a, cependant, pas décerné de mandat d’arrêt en dépit de l’inquiétante série.
L’Est Républicain
(Merci à Siwy Platoon)

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