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La France, ils l’ont dans la peau. Pour ces enfants d’immigrés, rencontrés mardi après-midi aux abords des Halles, à Paris (Ier), la question ne se pose pas, ils se sentent résolument gaulois. « C’est quand je vais au Sénégal que j’ai l’impression d’être étranger », sourit Moussa, 22 ans. Même ressenti pour Mamadou, 31 ans, lorsqu’il séjourne au Mali, le pays où sont nés ses parents. « On m’y traite de toubab (NDLR : Africain qui vit à l’occidentale) », peste le conducteur de poids lourds. (…)
Sehem et Loubna, elles, parlent un mélange franco-arabe avec leurs parents, nés au Maroc pour la première, en Algérie pour la seconde. Entre deux cours à la fac, les deux brunettes viennent passer le temps autour de la fontaine des Innocents.

« On a deux cultures mais, dans notre façon de vivre, on se sent plutôt françaises, explique Sehem. Ici, il y a moins de pression sociale, on est bien plus libre. »

Loubna soupire : « Nos parents ont gardé l’état d’esprit du bled. Pour eux, ce qui compte, c’est l’origine et la religion. Nous, on s’est forgé notre propre mentalité. » Un mélange à mi-chemin entre la France et « leur pays de cœur », celui de leurs parents.
«Pour mon père, c’était plus compliqué»

A 18 et 20 ans, aucune ne se souvient avoir été victime de racisme ou de discrimination.

« Pour mon père, qui s’est déjà fait traiter de bougnoule, c’était plus compliqué. Il en a beaucoup souffert », témoigne Loubna. Sehem glousse :

« Entre nous, on se traite de sales Arabes, pour rigoler. On se moque des Blancs aussi. Mais je ne me suis jamais fait insulter parce que je suis d’origine maghrébine. D’ailleurs, dans ma cité de Nemours, les Blancs se sont tous convertis! »

Sehem, elle, s’est convertie… à la cuisine tricolore, préférant le gratin dauphinois au couscous marocain. (…)
Le Parisien

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