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Article de l’Express du 29 septembre. Titre original : Islam: « La peur grandit à l’heure où les musulmans sont intégrés »
Le sociologue des religions, Olivier Bobineau, ancien responsable de la formation « imams » à l’Institut catholique de Paris, et auteur, avec Stéphane Lathion du livre Les musulmans, une menace pour la république?
Comment expliquez-vous la peur de l’islam en France?
Jamais l’islam n’a été aussi pluriel, et jamais, premier paradoxe, les Français n’ont eu l’impression d’en savoir autant sur cette religion: ils la réduisent à une caricature médiatique. Le deuxième paradoxe, c’est que la peur grandit à l’heure où les musulmans se sont intégrés (2% seulement perturbent l’ordre public, d’après le ministère de l’Intérieur).
Le drame de l’islam est que les musulmans sont exclus de la société française, qu’ils ne savent pas s’organiser et que leurs leaders eux-mêmes se désintéressent d’eux. Ils ne peuvent pas s’en sortir!
Pourquoi le radicalisme musulman gagne-t-il du terrain?
A l’origine de la montée du radicalisme, on trouve un repli identitaire, qui concerne aujourd’hui toutes les religions. Dans le cas de l’islam intervient un facteur aggravant: depuis 1989 et l’affaire du voile de Creil, on n’arrête pas de désigner les musulmans comme les grands adversaires. Cela favorise la montée des extrémistes. Il s’agit d’un processus classique de contre-culture ! Les radicaux ont affaire à un public de plus en plus stigmatisé, qu’il leur est donc de plus en plus facile à recruter.
Que préconisez-vous?
Il est indispensable de définir, voire de redéfinir, le socle des valeurs auquel doivent adhérer les individus pour, dans un deuxième temps, leur permettre de se positionner par rapport à ce socle. Ce qui signifie que l’on doit arrêter de penser que l’imam peut faire de la médiation et être facteur d’intégration, comme le soutenait Nicolas Sarkozy, parce que l’opinion publique française considère que le culte est facteur d’exclusion. Ainsi, il ne faut plus former des imams mais des médiateurs sociaux et interculturels qui connaissent bien la religion musulmane. Le travail social sera ainsi assumé par des personnes -qui peuvent être des imams- qui auront été formés à la laïcité et qui auront une connaissance de la culture musulmane. Pour faire de la médiation, il faut un peu comprendre l’autre.
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Merci Zacht
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Complément de la rédaction : Où sont les sociologues qui n’ont pas d’apriori positif concernant l’islam et l’immigration ?

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