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Mohamed, du Val d’Oise, nous raconte le racisme qu’il subit en France depuis l’école primaire.

Cette tribune, juste pour dire que je pense que Jean-François Copé, essaie de mettre en avant une solidarité raciale (celle des «Blancs») pour tenter d’éclipser une solidarité de classe (celle des Smicards) qui, à mon humble avis, ont de plus en plus conscience d’être dans le même bateau, quelle que soit leur couleur de peau.
A l’école primaire. Pour moi, ça a commencé à l’école primaire. Quand retentit le «à la porte Mohamed» parce que, comme souvent, je n’écoutais pas l’instituteur (je préférais regarder les nuages par la fenêtre), jusque-là rien de grave. […] A la boîte d’intérim. Le lundi matin, je me pointe en premier à 8h45, avant même l’ouverture, je vois la nana de la boîte d’intérim lever le rideau de fer… Elle me dit qu’il n’y a pas de boulot et d’inscrire mon nom sur une feuille. A midi, je vais réveiller mon pote Eddie, un vrai fainéant, toujours pas sorti de chez lui. Et là, j’apprends qu’il a reçu un coup de fil de la boîte d’intérim dans la matinée et qu’il va vendre des téléphones portables au PhoneHouse du centre commercial des 3 Fontaines à Cergy.
J’ai bien compris qu’on ne donnerait pas ce genre de job à un Mohamed. D’ailleurs, pendant un an, je ne me suis tapé que des missions de manutentionnaire. […] Au boulot. Un jour Sandrine a fini par me dire, voyant que j’avais une certaine autorité sur les gamins : «Oui mais tu dois reconnaître que c’est plus facile pour toi.» Pardon ? «Bah parce que t’es un rebeu et vu que y’a que des rebeus comme élèves»… Ce à quoi j’ai rétorqué : «Ça me fait plaisir ce que tu viens de dire, ça veut dire que dans toutes les autres sphères de la société, c’est plus facile pour toi.» Elle m’a demandé pourquoi, l’air étonné. «Bah parce que tu es blanche et sur le marché du travail, il n’y a que des Blancs.» Elle avait encore l’air vexé. […] Le Nouvel Obs

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