Fdesouche

C’est l’histoire d’un étonnant choc des civilisations, entre un homme et une femme pourtant nés de la même culture maghrébine, l’un en Algérie, l’autre en Tunisie. L’histoire d’un amour impossible entre un homme de 35 ans à l’époque, “qui voulait

un couple à l’algérienne, avec une femme plutôt soumise et sans contact avec d’autres hommes

“, comme l’expliquait sa cousine dans ses auditions devant les enquêteurs, et une jeune femme de 22 ans, selon elle, “européanisée et qui voulait plus de liberté et un autre rôle pour l’épouse…”
Hend, la cousine qui n’avait que 18 ans quand Islam a frôlé la mort après avoir été tabassée par celui qui disait l’aimer, a confirmé à la barre, hier : “Oui, ils n’avaient pas la même mentalité”. La jeune fille savait évidemment la relation vouée à l’échec, sa maman – et tante de l’accusé – aussi. Le père de Samir, Cherif, avait également vu le fossé qui les séparait. Ils l’en avaient même prévenue.
Il l’a piétinée
Pour autant, la relation a, tant bien que mal, duré un an et demi. Une relation à distance –

elle vivait à Paris, lui à Marseille, en situation irrégulière

-, une idylle, pour lui en tout cas, compliquée, et même “orageuse” de l’aveu de l’accusé qui risque la perpétuité devant la cour d’assises pour tentative de meurtre par concubin. Au final, ce concubinage n’a d’ailleurs duré que quelques jours, au début du mois de janvier 2010.
Islam, qui avait emménagé avec celui qui la considérait comme son “âme soeur”, a vite compris qu’il n’était “pas la bonne personne” selon ses dires. Elle qui dit qu’elle savait depuis le début de la relation qu’il finirait par la “dégommer” a payé cher son souhait de finalement retourner vers la capitale et de terminer cette relation mort-née. Ce 10 janvier 2010, alors qu’elle annonçait la nouvelle comme un couperet à Samir, tout en plongeant ses affaires dans une valise, la jeune femme a été littéralement passée à tabac dans leur appartement, au 17 de la rue Saint-Bruno, dans le 4e arrondissement. Samir, qui a décrit Islam, dans un élan romanesque à l’expert psychiatre, comme “la fleur de son coeur”, l’a frappée sans discontinuer pendant un quart d’heure.
Coups de poing, coups de pied, coups de talon sur le visage du brin de femme étalée au sol, déjà à moitié inconsciente.

Sur les terribles photos du visage détruit de celle qui offre au procès une figure d’ange – même après trois interventions chirurgicales -, on observe la trace des semelles de chaussures de Samir. Il l’a piétinée.

Un mois de coma
Pensant qu’elle était morte, il a tranquillement alerté les voisins, qui ont appelé la police et les pompiers. À ces derniers qui parvenaient à la maintenir en vie, alors qu’elle était déjà plongée dans un coma dans lequel elle végétera un mois, Samir n’hésitera pas à dire qu’il a agi ainsi parce qu’elle est une “salope” et que “si elle s’en sort, je m’en occuperai personnellement”. Samir se sentait visiblement “cocu” par cette jeune femme “pas sérieuse” qui avait selon lui, de surcroît, insulté sa famille avant les faits.
Le jour qui a précédé ces violences barbares, elle avait passé une “nuit blanche” avec un ami de longue date. Ils n’avaient fait que discuter de sa situation, elle le jure. Verdict ce soir.
La Provence

Fdesouche sur les réseaux sociaux