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Hichem Souaf parle avec douceur et une grande retenue. Ça n’en est que plus glaçant tant la violence jalonne le parcours de cet homme de 31 ans, violence qui se serait encore exprimée cet été dans les cours de promenade des Baumettes par le racket d’un détenu. À la violence de cet homme qui explose avec la consommation de cocktails alcool et cocaïne, répond la terreur d’un couple de Marseillais, les B., installés en plein coeur de Marseille.
Le 18 janvier 2011, alors qu’il se lève en pleine nuit, l’époux, âgé de 71 ans, tombe nez à nez dans son salon avec deux hommes. L’un d’eux lui assène un coup avec la crosse d’un pistolet automatique. L’épouse, alertée par les cris, est molestée, blessée par le second agresseur, porteur d’un couteau. Les cambrioleurs sont mis en déroute par le fils âgé de 21 ans.
Un bras droit très maigre
Quelques jours plus tard, la compagne d’Hichem Souaf se présente dans un commissariat pour déposer plainte pour violences conjugales. Par vengeance, elle dénonce le père de ses trois enfants comme l’un des agresseurs des époux B. Sorti de prison cinq mois plus tôt, occupé à la gérance d’un snack, Hichem Souaf reconnaît être sur les lieux, mais “en bas à faire le guet”. Sauf que la victime a parlé d’un homme ayant du mal à lever le bras droit.
Hichem Souaf est né avec un handicap ; son tee-shirt laisse apparaître un bras droit très maigre pour un bras gauche digne de celui d’un déménageur de piano. “J’ai bu, j’ai bu, j’ai pris de la cocaïne. Au snack, les deux mineurs parlaient d’un coup facile et m’ont dit : Si tu veux venir, tu viens.” À l’audience, il revient à son aveu du rôle de guetteur après avoir reconnu être l’agresseur au couteau. “En garde à vue, j’ai morflé, j’ai été obligé d’avouer. Les costauds de la brigade criminelle, ils ont essayé de m’arracher les dents avec une cisaille. Je me suis pissé dessus.”
La Provence

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