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Une fuite mystérieuse d’ergol, le carburant des fusées, survenue sur le site voisin de la SNPE, serait à l’origine de la catastrophe du 21 septembre 2001.
AZF cratère

Le dernier numéro de la revue « Préventique sécurité » contient une bombe en trois lettres : AZF. Spécialisé dans le droit du danger et le management du risque, le bimestriel animé par l’universitaire girondin Hubert Seillan publie en exclusivité les résultats des recherches conduites par Laurent Jacob, polytechnicien et ingénieur retraité de l’armement. L’équipe d’experts (voir ci-contre) réunie par cet ancien dirigeant des usines de la Compagnie française de l’azote dynamite la version officielle, déjà bien mal en point, de l’accident chimique. Mais elle propose surtout un nouveau scénario pour expliquer la catastrophe du 21 septembre 2001.
Solidement étayé, il repose sur la thèse d’une première explosion ayant précédé celle du fameux hangar 221, où était stocké le nitrate d’ammonium. Elle se serait produite au sein des installations de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), voisines de celles d’AZF. Une fuite de 10 tonnes d’ergol, le carburant des fusées, serait à l’origine de cette déflagration et du séisme qui a suivi. Les vibrations du sol auraient ensuite déclenché l’explosion de deux bombes dormantes issues des frappes aériennes de l’aviation anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les auteurs n’excluent pas, en outre, que la fuite d’ergol puisse être liée à un projet d’attentat. Tous ces éléments ont de quoi interpeller la justice, à quelques semaines de l’arrêt que doit rendre la cour d’appel de Toulouse dans le procès AZF. Le parquet a une nouvelle fois requis les condamnations pour homicides involontaires de la filiale de Total qui exploitait l’usine et de son directeur. En s’accrochant à la thèse du mélange de deux produits incompatibles privilégiée par le juge d’instruction Thierry Perriquet, en dépit du scepticisme de la communauté scientifique et… du tribunal correctionnel de Toulouse ! […] Protégée par le secret défense, la SNPE n’a jamais été ciblée par l’instruction judiciaire. Elle faisait pourtant l’objet de menaces prises en compte par les services de renseignement. Après l’attentat du 11 septembre à New York, les autorités craignaient que des terroristes ne fassent sauter le site dans le but de libérer du phosgène, un gaz hypertonique que le vent d’autan aurait pu disperser sur Toulouse. Quelques heures avant le drame, un inconnu dont le corps a été immédiatement incinéré est mort peu après avoir été grièvement blessé sur le site de la SNPE. La justice n’a jamais cherché à élucider les conditions de ce décès suspect derrière lequel se cache peut-être le mystère de la fuite d’ergol.

“[…] L’existence de menaces terroristes sur le site de la SNPE était connue des services de renseignement. Mais ce fait a été totalement occulté. La piste d’un acte intentionnel n’a fait l’objet d’aucune investigation sérieuse. L’enquête s’est uniquement focalisée sur le tas d’engrais du hangar 221. Vraisemblablement pour des raisons de haute politique. […]” (Hubert Seillan)

Sud Ouest

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