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À l’occasion du 23 août Journée Internationale du Souvenir de la traite des noirs décidée par l’Unesco, la Fondation du Mémorial de la traite des noirs lance un Plaidoyer pour déclarer la Traite des Noirs et l’Esclavage Crime contre l’Humanité en direction des États du Maghreb et des pays arabes.
Pendant quatorze siècles l’Afrique noire a vécu une véritable chasse à l’homme qui a arraché au continent entre 15 et 17 millions d’hommes dans des caravanes par le Sahara pour le Maghreb ou par bateau vers la Péninsule arabique. Des bandes armées et des soldats venus du Maghreb fondent sur les populations de l’Afrique de l’Ouest essentiellement pour razzier, enlever, et vendre des femmes, des hommes, et des enfants exploités comme domestiques, artisans, mineurs, soldats dans les plantations, les mines, les palais et demeures bourgeoises du Maghreb, du Moyen et du Proche Orient. Les marchés aux esclaves se développent jusqu’au début du 20ème siècle, véritables usines de déshumanisation, à Tombouctou, à Marrakech, au Caire, à Bagdad, à Zanzibar, jusqu’à Istanbul.(1)
À mesure que le continent noir devient le principal réservoir d’esclaves des pays arabes se développe un racisme qui justifie l’esclavage : l’infériorité de l’homme Noir. C’est ainsi que préexiste et survit à cette tragédie une discrimination dont les descendants d’esclaves et les immigrés africains continuent de souffrir. De même que des formes d’esclavage moderne issues de cette histoire dans des pays comme la Mauritanie, le Maroc, l’Arabie Saoudite, etc. (2)
Dans une région où la question de l’esclavage et de la traite négrière reste un sujet tabou, cette histoire douloureuse et créatrice est très peu interrogée par les pays africains et arabes qui peinent à rentrer ainsi dans la modernité de la mémoire et de la protection des droits de l’homme.
(1) Le Génocide voilé, Tidiane Ndiaye, Gallimard, 2008
(2) L’Esclavage en terre d’Islam, Malek Chebel, Fayard, 2007
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