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«Je m’appelle Javier del Rey, j’ai 24 ans, j’ai étudié les télécommunications. J’ai cherché du travail mais je n’ai rien trouvé. Je vais devoir apprendre l’anglais et sortir du pays pour espérer trouver un emploi.» Les jeunes diplômés espagnols n’ont pas encore fini leurs devoirs: une fois leurs études bouclées, ils devront désormais partir tenter leur chance ailleurs pour ne pas finir sous le toit des parents à vivre de leurs allocations retraite, comme témoigne Javier del Rey dans une vidéo d’El Pais.
Le slogan de la plateforme d’indignés Juventud sin futuro, «Si tu finis tes études en Espagne, tu as trois débouchés: par terre, mer ou air», résume un sentiment partagé chez les Espagnols: l’émigration est devenue une fatalité, dans un pays où un jeune âgé entre 15 et 24 ans sur deux est au chômage. En 2011, pour la première fois depuis des lustres, le taux d’émigration a dépassé celui d’immigration, avec un solde de 55.626 personnes. (…)

«Ces derniers mois, les moyens de communication ont fait écho d’un mouvement migratoire des Espagnols que certains assimilent à la grande migration des années 1960, quand autour d’un million et demi d’Espagnols ont rejoint l’Europe plus riche et industrielle, à la différence qu’aujourd’hui la sortie du pays serait le fait de jeunes plus formés. Cependant, ces reportages oublient en général un détail: la grande majorité de ceux qui quittent le pays sont des immigrants qui sont arrivés en Espagne pendant la vague migratoire de 1998-2007, nombre d’entre eux ayant obtenu la nationalité espagnole.»

Reprenant les statistiques délivrées par l’Institut National de Statistiques (INE), Carmen González Enríquez rappelle qu’en 2011, sur les 507.740 émigrants espagnols, 445.271 sont nés à l’étranger. Sur les 62.469 nés en Espagne, seuls 34.594 sont majeurs et «je pense que l’on peut interpréter que parmi les mineurs, il y a beaucoup de fils d’immigrés nés en Espagne».

Autrement dit, aux alentours de 6% des émigrants sont autochtones, les 94% restant étant des immigrés ayant obtenu la nationalité ou ayant des parents espagnols, comme c’est souvent le cas en Amérique latine. «En 2010, 7% des émigrants étaient autochtones, 8% en 2009», précise-t-elle. (…)

Slate

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