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L’émoi est grand dans le quartier de Brigitte Biangana. Ses proches viennent d’apprendre que l’homme qui a tué la mère de famille d’une vingtaine de coups de couteau, le 5 août, n’en était pas à son premier meurtre. Elkias Varela Fontes avait écopé, le 16 avril 2002, de vingt ans de réclusion criminelle, une peine assortie d’une période de sûreté de dix ans. Il avait été condamné pour avoir, deux ans plus tôt, égorgé sa compagne de l’époque en pleine rue, à Nice.
Brigitte Biangana ignorait ce sombre passé. De seize ans son aîné, l’homme est décrit comme quelqu’un « de sportif qui ne fait pas son âge ». Ils se rencontrent le 30 juillet 2011, soit quatre jours après sa sortie de prison. L’homme vient d’arriver à Meaux pour commencer sa réinsertion. Il est déménageur dans une association meldoise qui s’occupe de fournir du travail aux ex-détenus. Ils vivent près d’une année sous le même toit, puis la romance semble s’essouffler.
Deux versions s’opposent à ce sujet. Certains de ses proches assurent que c’est parce que Brigitte Biangana avait découvert son passé qu’elle avait brutalement décidé de rompre. Ce que ne supportait pas le Cap-Verdien. D’autres encore croient savoir que la jeune femme hébergeait un jeune Ivoirien d’une vingtaine d’années, dont Elkias Varela Fontes était très jaloux. Et que c’est pour cette raison que le meurtrier serait passé à l’acte le 5 août, après une énième scène de jalousie.
Un peu plus tôt, la victime aurait averti son frère qu’elle se sentait menacée. Elle avait d’ailleurs envoyé ses trois enfants de 8 ans, 6 ans et 1 an et demi en vacances chez un oncle aux Etats-Unis. Selon une voisine, elle s’apprêtait à les rejoindre. « Elle m’avait confié vouloir se faire coiffer, pour être belle avant d’aller là-bas », se souvient cette dernière. Mais son ex-compagnon ne lui en a pas laissé le temps. Il aurait usé d’une ruse pour s’introduire chez elle.
Le mouvement Ni putes ni soumises s’est saisi du dossier. Sa représentante en Seine-et-Marne, Rachida Ben-ahmed, organise une marche silencieuse samedi à la mémoire de la victime, tandis que le comité parisien a déjà interpellé la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, doit recevoir aujourd’hui la présidente. Asma Guénifi réclame « la constitution d’un fichier recensant les personnes condamnées pour actes de violence à l’égard des femmes, la mise en place d’un suivi psychologique obligatoire pour les criminels récidivistes dans les prisons, ainsi que la création de modules de formation relatifs au droit des violences faites aux femmes à l’Ecole nationale de la magistrature et pour les agents de la force publique ».
Le Parisien

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