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Le vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme et animateur du collectif Romeurope, Malik Salemkour, répond à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur qui a déclaré devoir prendre des «décisions de démantèlement» à Lyon, à Aix-en-Provence, en Seine-Saint-Denis et dans une partie de l’agglomération lilloise.
Que pensez-vous des propos tenus mardi matin par Manuel Valls ?
Les décisions de justice doivent être respectées, personne ne dit le contraire. Mais le droit ne doit pas moins l’être : le droit à l’hébergement, à la dignité, à la protection des mineurs, à l’accompagnement, et le droit de tout ressortissant européen à être traité de manière non discriminatoire. Deux ans après le discours de Grenoble, qui a contribué à la stigmatisation des Roms, on attendait un autre discours et une autre politique. Or, le ministre de l’Intérieur continue de prôner des solutions qui n’en sont pas.
Le ministre a aussi évoqué les «expériences particulièrement intéressantes» menées en région parisienne et à Tourcoing. Et déplore «des politiques homéopathiques».
C’est bien qu’il y a des solutions ! Souvent, dans d’autres lieux où elles ont été testées, le résultat n’était pas totalement satisfaisant du fait d’un manque d’accompagnement de l’Etat, notamment en terme d’emploi et de formation : l’Etat finançait l’insertion sans faciliter l’accès à l’emploi. […] Il y a entre 1,5 million et 2 millions de Roms en Roumanie, et plus de 800.000 en Bulgarie. Evidemment que les gouvernements traitent cette question, mais ils y sont tout de même nombreux. Au lieu de leur reprocher leur façon de travailler et de se poser en donneur de leçons, voyons que nous avons entre 10 et 15.000 Roms, ressortissants roumains et bulgares, sur le sol français. Ce n’est ni une invasion, ni un problème.
Nouvel Obs

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