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Alors que l’on dénonce de toute part la vague de violence qui afflige Toronto ces jours-ci, j’ai l’impression qu’on oublie, voire que l’on ignore, un aspect important qui lie ensemble tous ces jeunes, qui les fait pencher du « côté obscur » : être gangster, c’est glam!
On s’explique souvent la criminalité par la pauvreté, par le rejet, par le racisme, ou par le manque d’éducation. Mais il y a plus.

Il y a le sentiment d’appartenance, le chic, le bling, le prestige, les passe-droits dans les clubs, l’argent facile, les filles, la luxure – une réalité alternative où s’épanouissent sans remords le narcissisme et l’égo démesuré.

Il y a évidemment l’envers de la médaille, la violence, la dépendance aux drogues, la prostitution – loin de moi l’idée de faire l’éloge de leur style de vie! Je crois toutefois que la solution à ce problème ne se limite pas à passer du temps avec eux, comme le suggère le père de P.K. Subban. Il faut aussi se demander qu’est-ce que notre société a réellement à leur offrir quand ils ont déjà l’impression de vivre une vie de rêve.
Pour régler le problème, il faudrait cesser de croire que ces jeunes ne sont que des misérables rejets ambulants. On les appelle les gangs de rue, mais ce ne sont pas que des petits truands qui errent sans but dans les ruelles de la ville.

Au contraire, plusieurs se complaisent dans cette vie de thug et n’y voient aucun inconvénient. Certains ont même un train de vie que plusieurs d’entre nous pourrions envier.

Ces enfants-là, ils ne sont pas élevés que « par la rue » et ils ne sont pas « comme des bagages perdus à l’aéroport ». À la limite, ils aiment probablement la vie qu’ils vivent. Il faut cesser des les victimiser ainsi et d’avoir avec eux cette attitude condescendante et paternaliste. (…)
La Presse

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