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Pour Nicolas Clinchamps, maître de conférences de droit public Université de Paris 13 – Nord – Sorbonne Paris Cité, en Tunisie «les signes se multiplient vers toujours plus d’islam depuis la Révolution».

Les déclarations d’Abu Yaârab Marzouki, un conseiller auprès de la présidence de la République, qui considère «le tourisme comme étant une forme de prostitution» augurent d’une sombre saison (Le Temps, 19 juillet 2012).
Le président Moncef Marzouki a déclaré devant les députés français que la Tunisie n’était pas tombée dans l’escarcelle des islamistes, mais dans celle de la démocratie. Le processus de transition démocratique doit être non seulement souligné, mais, surtout, fermement soutenu en Tunisie. En ce sens, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartelonne, a plaidé, dans son discours d’accueil au président tunisien, pour une compatibilité entre islam et démocratie.
Alors qu’Habib Bourguiba convoquait les caméras de télévision pour ôter le voile des femmes au lendemain de l’indépendance, celles qui ne le portent pas sont désormais en passe de marginalisation. Le nikab se banalise et les boutiques de prêt-à-porter l’exposent dans leurs vitrines. Les murs se couvrent de graffitis islamiques appelant au jihad, et menaçant de mort ceux qui insulteraient, par leurs paroles ou actes, Dieu et son prophète. Sur les plages, les Tunisiennes qui osent se baigner en bikini se comptent sur les doigts d’une main. […] Les travaux de l’ANC semblent s’orienter vers l’instauration d’un régime parlementaire. Au-delà de ce paravent constitutionnel, il faudra scruter à la loupe la réalité de la séparation des pouvoirs et la loi électorale – découpage électoral et mode de scrutin – pour connaître les véritables intentions démocratiques des islamistes et de leurs alliés de troïka.
Nous saurons alors si la Tunisie est bien tombée dans l’escarcelle de la démocratie.
Le Monde

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