Fdesouche

Pour Gilles Wullus, directeur de la rédaction du magazine «Têtu», l’expression «mariage homosexuel» peut poser problème, et recèle sa part d’homophobie, plus ou moins consciente.

Prenons garde donc à utiliser les meilleurs termes. Car l’enjeu va bien au-delà de la simple ouverture d’un nouveau droit : il va aussi imposer aux Français, par le sceau d’une loi de la République, l’idée que les couples homos, qu’ils souhaitent se marier ou pas, sont des couples comme les autres.
Notons d’abord qu’en France, l’adjectif gay, qui s’est imposé parce qu’il véhicule une image moins sexualisée de l’homosexualité, a coutume de ne désigner que les homos masculins, quand aux Etats-Unis il s’applique aux deux genres.[…] L’expression «mariage homosexuel» pose aussi problème, et recèle sa part d’homophobie, plus ou moins consciente. Comment un mariage, que ce soit l’institution ou la cérémonie, peut-il être homosexuel ? Il suffit de prononcer l’expression «mariage hétérosexuel» pour le réaliser. Si on examine quels adjectifs peuvent qualifier un mariage, on remarque que jamais ils ne s’appliquent à l’identité des mariés. Un «mariage antillais» désignera une cérémonie de tradition antillaise, mais n’implique pas que les deux époux soient antillais ; tout comme l’union de William et Kate est un «mariage princier» sans que l’heureuse élue soit de sang bleu… Il faut remarquer aussi qu’en dépit du fait que ce sont des hétéros, à 94%, qui concluent des pacs, personne ne parle jamais de «pacs hétéro» ou de «pacs homo». […] Libération

Fdesouche sur les réseaux sociaux