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Analyse d’Alain Frachon, du service International du Monde, sur les relations entre les Etats-Unis et les islamistes.

Mieux qu’un Européen, un Américain, surtout s’il est conservateur, peut comprendre le profil idéologique «Frère musulman» : le mélange de Dieu et de la politique ; le libéralisme en économie, le conservatisme des moeurs ; un anticommunisme viscéral – rien de tout cela n’est tout à fait étranger à la vie publique outre-Atlantique.
On est au Caire, samedi 14 juillet. En bout de canapé, un peu à l’étroit dans un tailleur pantalon sombre, la démocrate Hillary Clinton ; sur un fauteuil à côté, l’islamiste Mohamed Morsi, costume et cravate gris austère. Ces deux-là n’ont rien, vraiment rien, pour s’entendre. […] La représentante de l’Amérique face à un chef islamiste ; un parangon de conservatisme social et d’intégrisme religieux face à une protestante méthodiste progressiste. […] Washington serait convaincu de la conversion des islamistes à la démocratie politique ? Le vrai test viendra demain, explique Richard Haass, l’un des grands inspirateurs de la politique étrangère américaine. «In fine, pour un individu comme pour un parti, écrit le président du Council on Foreign Relations, le plus chic des clubs de réflexion stratégique, la vraie preuve de son attachement à la démocratie, c’est d’accepter de perdre des élections, pas d’y participer et de les gagner.» […] Le Monde

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