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Avions, voitures, logements de fonction, gardes du corps : François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont décrété la chasse au gaspi. Derrière l’évident effet d’affichage, quelle réalité ? Quelles économies budgétaires ? Enquête au lendemain du 14 juillet.
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L’avantage d’une visite confidentielle, c’est qu’elle permet tout. Y compris une grande première. Le 4 juillet, François Hollande monte à bord du sous-marin nucléaire le Terrible, au large de la Bretagne. Pour atteindre les lieux, pas de train, pas de voiture : le président, accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, emprunte un avion de la République – c’est la première fois qu’il en utilise un pour un déplacement intérieur. Les 9 et 10 juin, il avait décliné celui qui lui avait été proposé pour se rendre à Tulle (Corrèze). Le 4 juillet, François Hollande est donc conduit à Orly.
Deux Falcon 7X attendent sur le tarmac. Direction, la base aéronautique navale de Landivisiau (Finistère). Là, deux hélicoptères sont prêts. Le chef de l’État enfile une combinaison spéciale et monte à bord d’un NH 90 qui file vers le grand large. Au bout d’une heure, il est hélitreuillé – là encore, c’est la première fois de sa vie !
Le matin, au Conseil des ministres, il l’a encore martelé : « Je souhaite que les ministres soient exemplaires. Nos efforts doivent porter dans la durée. »

Mais, quand il s’agit du train de vie du pouvoir, il y a ce que l’on montre, que l’on exhibe même, et ce que l’on dissimule.

Le 23 mai, toutes les caméras sont braquées sur un TGV. Pour se rendre à un dîner informel à Bruxelles avec ses homologues européens, François Hollande prend le train. Si un ordre de mission pour envoyer sur place un avion a bien été passé, il est, selon l’Élysée, annulé quarante-huit heures avant le rendez-vous, quand le chef de l’État décide de privilégier le rail. Au terme du repas, alors que ses collaborateurs lui conseillent de dormir sur place et de rentrer par le premier Thalys du matin, lui opte pour la voiture. « Et alors ? Qu’est-ce que ça peut faire s’il a envie d’y passer la nuit ? » balaie un proche.
Scènes de la vie politique « normale »à et coulisses derrière les rideaux.

En déplacement officiel à l’autre bout du monde, un conseiller présidentiel téléphone à un journaliste : « Si vous pouvez ne pas faire état de ce que vous avez vu, lors de notre rencontre »

En l’occurrence, la voiture avec chauffeur qui attendait ledit conseiller. Avec un même souci de discrétion, François Hollande a passé des consignes à propos de l’intérieur du fameux avion présidentiel : « Il ne souhaite pas qu’on en parle » s’excuse un voyageur de l’ex-« Air Sarko One ».

Le temps où Ségolène Royal, en juillet 2010, s’indignait de voir « tant d’argent dégouliner » et réclamait de « sacrifier un avion de luxe de 180 millions d’euros » est révolu.

« L’appareil n’a rien d’extravagant pour un chef d’État », affirme même un conseiller de François Hollande (…)
Le Vif

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