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Dans «Un concours de circonstances», l’américaine Amy Waldman questionne l’après 11 septembre, à travers le récit d’un projet de mémorial confié à un jeune architecte musulman. Un roman que l’on attendait.
Finalement, ils s’étaient mis d’accord. Tous. Conscients de l’importance de leur mission et fiers d’être de «bons Américains», ils avaient choisi parmi 5000 projets : ce serait le numéro 4879, le «Jardin». Un havre de paix, pour les milliers de morts du 11 Septembre -le 9/11, comme ils disent. Cela n’avait pas été facile.
Quelle forme conviendrait le mieux pour ce mémorial destiné à rappeler aux citoyens des Etats-Unis qu’un matin de septembre leur pays avait été frappé au cœur ? Comment trancher entre ces centaines de projets ? La décision avait été prise à l’arraché, la représentante des victimes, Claire Burwell dont le mari avait été tué dans les Twin Towers, ayant pesé de tout son poids pour convaincre les jurés.
Mais voilà, le concours était un choix « à l’aveugle », les dossiers étant anonymes. Et l’on découvre soudain que le gagnant est… un musulman du nom de Mohammad Khan. Malaise général et cri du cœur de l’un des jurés : «Bordel de merde, c’est un musulman !». Un malaise encore accentué lorsque la journaliste d’un tabloïd dévoile le choix du jury (supposé secret) à la une du New York Post.  C’est là que tout dérape.
Les familles des victimes s’insurgent contre ce «sacrilège», les associations musulmanes volent au secours de celui qu’elles considèrent comme l’un des leurs : après tout, ses parents ne sont-ils pas de bons musulmans ? Qu’importe que Khan soit un «vrai Américain». Qu’importe qu’il soit totalement laïc, ce combat le dépasse. Cet architecte de 37 ans, convaincu de son bon droit, n’entend pas s’expliquer sur les supposées ressemblances entre son projet et un jardin islamique représentant le paradis d’Allah promis aux terroristes. (…)
Marianne 2

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