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Le procès qui s’ouvre ce matin aux assises, à Douai, est hors norme. D’abord, les faits remontent déjà à cinq ans et des zones d’ombre importantes subsistent indéniablement dans ce dossier. Le 3 novembre 2007, une Mercedes est visée par plusieurs coups de feu tirés par un 9 mm. La voiture, l’homme visé par les tirs, le tueur disparaissent. Mais, un peu plus tard, la Mercedes est signalée achevant de brûler dans un terrain vague en Belgique. Le corps d’un ressortissant marocain criblé de balles est retrouvé à l’intérieur. À ses côtés, un fusil de chasse.
Trois jours plus tôt, à l’UGC de Lille, une courte bagarre avait opposé la future victime et Kazim Genc. Rien de grave, des amis s’étaient interposés. L’amie de l’accusé avait elle aussi été agressée un peu plus tôt à son domicile. On s’explique mal ces embrouilles. Mais Kazim Genc, qui nie farouchement et n’affiche à ce moment-là qu’un petit casier, se retrouve en détention provisoire. Pour ses avocats, le jeune homme constitue un coupable idéal et les enquêteurs se seraient contentés de faire converger les accusations et les interrogations du côté du jeune Turc sans se soucier d’autres pistes éventuelles. On parle d’un deuxième suspect qui a bénéficié d’un non-lieu. On évoque la piste d’un proche de la victime marocaine qui l’aurait dénoncé peu avant aux policiers comme étant en séjour irrégulier. Il semble aussi que la victime se baladait habituellement avec un fusil de chasse. On parle de magouilles dans le milieu des faux papiers et de l’immigration clandestine.
Par ailleurs, alors que les tirs se déroulent devant une boucherie très fréquentée, personne ne reconnaît l’accusé, ni, semble-t-il, sa Peugeot cabriolet. Il n’en reste pas moins que des résidus de poudre ont été retrouvés sur la décapotable. Aujourd’hui, il faut bien juger. D’autant que le jeune Kazim Genc est resté presque cinq ans en prison. Révolté par sa détention qu’il estime injustifiée, Kazim Genc, en cumulant les incidents avec les gardiens, a été condamné en comparution immédiate pour ces délits.
Nord Eclair

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