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D’où provient l’émergence de partis populistes qui font des scores à deux chiffres ? Le vieillissement de la population européenne, invoqué par certains, n’explique pas grand-chose puisque les «séniors» sont réticents à voter pour ces formations. Pour Marc Crapez, il faut chercher du côté de déséquilibres restés sans solutions et de questions restées sans réponses.

L’emploi à tort et à travers du mot populisme, sans qu’il ne soit jamais question de son contraire, l’élitisme, contient une part de défiance envers la souveraineté populaire.

Le populisme est le contrecoup de l’institutionnalisation de l’idéologie post-soixante-huitarde. L’attachement patriotique et les valeurs classiques ayant été brutalement jetés aux oubliettes, tant par la droite que par la gauche, il n’est pas étonnant que surgisse une offre politique de belle brocante. […] Les élites […] ne font plus allégeance au projet républicain, mais à l’Europe et la mondialisation. Cela renforce les doutes de la population et la fragmentation communautariste de la société. Les partis populistes offrent un refuge politique et une fraternité de substitution aux catégories de citoyens maltraités par les élites parce qu’ils se posent trop de questions face aux tensions engendrées par la mondialisation et le multiculturalisme à marche forcée.
Une France délaissée par les pouvoirs publics et médiatiques éprouve un sentiment de relégation. Elle ressent un déni d’appartenance et d’inclusion qui peut la pousser vers le vote extrémiste dans une logique de réparation et d’égalité. Orpheline de la protection tutélaire d’un creuset français, elle réclame les cadres nécessaires à une cohésion nationale. […] Une vision paternaliste impute le vote Front national à des crispations peureuses. En réalité, de même que les neuf dixième des électeurs de Jean-Luc Mélenchon trouvent qu’il y a beaucoup trop d’inégalités sociales et qu’il faut absolument faire quelque chose, les neuf dixième des électeurs de Marine Le Pen trouvent que l’on accueille trop d’immigrés et qu’il faut absolument agir. Ce ne sont pas des points de vue irrationnels. […] Marianne

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