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Être ou ne pas être noir? Telle est la question pour tous ceux qui s’estiment victimes de la couleur de leur peau qu’ils associent souvent à tous leurs maux.

Mettons-nous au travail et tu verras que demain, ce seront les autres qui envieront la couleur de ta peau.
Mon ami Marius a coutume de me dire que si dans une hypothétique prochaine vie il était donné à chacun de choisir la couleur de sa peau, il n’y aurait pas grand monde qui accepterait de revenir sous la couleur noire.
Bref, nous avons chargé la couleur de notre peau de tous les maux de l’humanité et en avons honte. Au fond de nous, nous nous détestons, parce que nous sommes les vaincus de l’histoire actuelle, et nous imputons cette défaite à la couleur de notre peau. Dans le regard de l’autre, nous voyons toujours du mépris, de la condescendance. Uniquement à cause de la couleur de notre peau. […] Il est vrai qu’aujourd’hui l’homme noir n’est pas à la fête. Il y a quelques jours, une manifestation raciste avait visé les immigrés d’origine africaine en Israël. Dans de nombreux pays arabes, les Noirs sont traités pire que des animaux et accusés de tous les maux de leur société. Dans la Libye du colonel Kadhafi, on avait organisé des pogroms de Noirs africains au moment même où le «guide» lançait l’idée de l’Union africaine. Il n’y a pas très longtemps, les Noirs étaient exhibés comme des animaux de foire dans les pays européens.
C’est à nous, noirs, d’inverser cette perception erronée. […] Il s’agit plutôt d’une situation sociale, héritée d’une longue histoire. Il nous appartient, à nous, noirs d’aujourd’hui, d’en changer le cours. En arrêtant de nous détester, de pleurnicher sur la partie la moins glorieuse de notre passé, en nous disant que notre histoire ne se résume pas à l’esclavage et à la colonisation, que toutes les autres civilisations sont passées par ces stades.
Que le cours de l’histoire est justement en train de changer, que l’axe du monde ne se trouve plus dans la vieillissante Europe mais plutôt en Asie, et que si nous arrêtons de singer les autres, si nous nous mettons résolument au travail, nous pourrons nous aussi déplacer cet axe vers notre continent qui a pour atout sa jeunesse.
Slate Afrique

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