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Un prétendu jeune, pur produit de la génération Y, affirme dans son blog avoir voté Le Pen. Instructif ? Non. Ignoble !

Le 6 mai dernier, un certain Hordalf Xyr publiait sur son blog “L’horreur du château” un article intitulé “C’est l’histoire d’un mec…”, sans aucun scrupule pour ce pauvre Coluche qui doit se retourner dans sa tombe, article repris par la suite par Rue89 et bien d’autres sites. Créant ainsi la polémique, voire le buzz, allant jusqu’à provoquer la réaction de Jean-François Kahn sur Atlantico le 27 mai dernier (…)
Avant d’aller plus loin, laissez-moi juste vous signaler qu’au fond des choses vous ne m’intéressez pas, monsieur Hordalf Xyr, mais vraiment pas du tout. Si je saute sur l’occasion qui m’est donnée de vous répondre,

c’est que j’ai pu constater, avec effroi, qu’à la suite de votre article un grand nombre de jeunes gens se ralliaient à votre cause abjecte sur votre blog.

Je ne saurais jauger votre part de responsabilité, mais il est clair que leurs paroles se libèrent ici grâce à vous, puisque vous les y aidez en dédramatisant les thèses extrêmes, et en vous introduisant pour cela dans la peau d’un jeune homme aux atours bien lisses.

Ce qui offre à vos lecteurs la possibilité d’assumer un glissement qu’ils estiment alors acceptable vers un vote FN, parmi ceux qui le diabolisaient encore, et à juste titre, il y a peu.

Et qu’on ne vienne pas nous resservir qu’on ne peut pas rejeter 18 % des Français, car depuis quand le nombre fait-il la respectabilité et la légitimité ? L’histoire nous a montré à maintes reprises que l’on peut être nombreux et adopter des idées fascisantes. (…)

C’est en tout cas un appel du pied à tous les électeurs, en cette veille d’élections législatives, ainsi qu’à nos politiques, et au principal d’entre eux, notre président François Hollande, que s’adresse ce papier en forme d’avertissement.

La nouvelle stratégie du FN de dédramatisation de son discours pour monter en puissance prenait jusqu’ici l’apparence d’une Marine Le Pen plus policée et démagogue que son borgne de père. Il apparaît clairement que les moyens employés sont bien plus pernicieux et diversifiés qu’on pourrait le croire, la pieuvre est toujours là.
Restons vigilants, et reprenons ensemble cette célèbre phrase des anti-franquistes, qu’elle éclaire nos réflexions et nos travaux, qu’elle soit également un frein à la montée d’un parti dont nous ne devons, et ne pouvons oublier les véritables motivations, sous peine d’avoir à le regretter amèrement un jour : ¡No pasaran!
Le Point
(… ) Un billet écrit par un jeune diplômé de 26 ans a circulé sur bon nombre de sites Internet ces derniers jours. Il explique son vote Front national à l’élection présidentielle, étant d’une vraie sensibilité de gauche, et affirme que c’est la gauche elle-même qui a créé ce changement d’orientation. Retour sur ce cheminement avec Jean-François Kahn…
Atlantico : Comment un jeune électeur FN, qui a manifesté contre Jean-Marie Le Pen à l’entre-deux-tours 2002, venant d’un giron de pensée vraiment marqué à gauche, peut-il être amené à voter Marine Le Pen en 2012, et en imputer la responsabilité à la gauche ?
Jean-François Kahn : Tout d’abord le fait qu’un certain nombre de gens puissent glisser de la gauche et l’extrême-gauche vers l’extrême droite est un phénomène classique que l’on peut observer dans l’Histoire de France.

Par exemple Gustave Hervé, le premier à appeler Pétain à la tête de la France, était 15 ans auparavant le leader de l’extrême-gauche antipatriotique.

De la même façon de la mouvance d’extrême-droite dans les années 1930 étaient Doriot qui venait du Parti communiste ou Laval qui venait du Parti socialiste. Et ils n’étaient pas les seuls ! Inversement, des anciens de l’Action Française et de l’extrême-droite furent des héros de la Résistance ; ils se sont recyclés plutôt à gauche après la guerre,  à l’instar de l’écrivain Claude Roy. Ces glissements ne sont pas nouveaux, et se passent plus facilement d’un extrême à l’autre que d’une modération à l’autre. (…)
Atlantico

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