Fdesouche

Acquise à la gauche et promise à la ministre-candidate Cécile Duflot, la sixième circonscription de Paris, regroupant XIe et XXe arrondissements, brasse immigrés, bobos et ouvriers sur le départ. Reportage rue Jean-Pierre-Timbaud au coeur de ce brassage plus ou moins convivial…

Une dame d’origine africaine, qui nous a entendu parler bobo, vient nous voir. Elle raconte que dans l’école primaire de son fils, âgé de 8 ans, il n’y a aucun «Gaulois», que «des Noirs, des Arabes, des Chinois». «En maternelle, tout le monde se mélange. Mais après c’est fini. Les enfants des Gaulois vont tous à l’école à République, avec des dérogations, ou dans le privé !»
Au coeur de la rue Jean-Pierre- Timbaud et autour de cette minuscule place, décorée de la statue du Répit du travailleur de Jules Pendariès, tient la vie du quartier, permettant de comprendre les spécificités de la circonscription la plus à gauche de Paris, la plus à gauche de tout le pays même, si l’on se réfère aux élections législatives de 2007 (1). Sur la gauche, on distingue en effet la Maison des métallos. Ancienne manufacture d’instruments de musique, haut lieu du syndicalisme, transformé en lieu culturel, elle raconte l’héritage ouvrier du lieu.
On se retourne. En face de nous, la mosquée Omar, très fréquentée, très décriée aussi, illustre la forte présence de population immigrée, notamment musulmane, dans le quartier. En regardant un peu plus haut dans la rue, enfin, on aperçoit le Café Cannibale.
«Notre clientèle a changé avec la gentrification du quartier» Ludovic, le proprio actuel, dit gentrification pour ne pas dire boboïsation. […] Fondée en 1979, la mosquée attire car elle a engendré autour d’elle un véritable commerce. […] «La rue Jean-Pierre-Timbaud est devenue la première rue musulmane de Paris, dit le gérant d’un commerce. Il n’y a aucun autre endroit dans la capitale où l’on trouve regroupés autant de commerces et boutiques spécialisées.» […] On interroge Danièle Hoffman- Rispal, la députée socialiste sortante, suppléante de Cécile Duflot, sur la cohabitation entre bobos et musulmans sur ce morceau de la rue Jean-Pierre-Timbaud. Elle concède : «On a des plaintes à gérer. Les gens protestent de plus en plus contre les prières dans la rue. Il y a de régulières montées de tension.» Sur le terrain, on parle d’insultes. D’intimidations. On raconte que des femmes se sont fait cracher dessus parce qu’elles fumaient pendant le ramadan. Fantasmes et réalité se mélangent. […] Les Inrocks (Merci à Zatch)

Fdesouche sur les réseaux sociaux