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La décision de justice parisienne a fait grand bruit hier au tribunal de Bobigny. Les frères Houmani, Hamid et Djamel — ce dernier ayant fait parler de lui pour une évasion — ont été relaxés hier en appel à Paris. La cour a retoqué les condamnations, qui allaient jusqu’à sept ans et demi de prison, contre les membres de cette fratrie, présentés par le parquet de Bobigny comme des « grands patrons de la drogue » à La Courneuve.
A Bobigny, le 25 janvier, ils avaient été jugés en comparution immédiate, pour blanchiment, en lien avec un trafic de drogue. Dans le collimateur des enquêteurs de la sûreté territoriale, une sandwicherie tenue par les frères, le Green Ice, à La Courneuve. Les investigations avaient duré plusieurs mois, en enquête préliminaire. Depuis la fin de l’année 2011, à Bobigny, les affaires de drogue sont plus souvent renvoyées en comparution immédiate. La 13e chambre a accepté de juger le dossier Houmani ainsi.
Des témoignages à charge contre les frères Houmani, extraits d’enquête de 2009, avaient été lus à l’audience et contestés par la défense. Cette année-là, dans un appartement muré de la barre Balzac, six kilos de cannabis étaient découverts ainsi que plusieurs téléphones portables, avec les empreintes d’Hamid. Il a expliqué qu’il lui arrivait d’acheter des lots de téléphones à la sauvette, mais ne s’être jamais rendu dans le logement.
Pour la cour d’appel, tout cela ne démontre pas une participation à une association de malfaiteurs, qui a valu à Hamid Houmani d’être condamné à cinq ans de prison à Bobigny. Et elle a estimé que l’affaire n’aurait jamais dû venir en comparution immédiate.
« La cour a dit le droit, sans se laisser impressionner par la réputation qui a précédé les prévenus depuis Bobigny jusqu’à Paris », se satisfait Me Thierry Herzog, l’avocat de Djamel Houmani, qui avait écopé à Bobigny de sept ans et demi, pour association de malfaiteurs, utilisation de faux billets et usurpation d’identité. Seul le cousin, Karim, d’abord condamné à trois ans de prison dont un avec sursis, a quitté la cour d’appel avec un sursis de quatre mois et 300 € d’amende, pour emploi d’un sans-papiers à la sandwicherie. Tous devaient être libres hier soir. La sandwicherie saisie et une Porsche Cayenne doivent être restituées.
Le Parisien

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