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Classes ouvrières blanches décimées en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, Afrikaners qui vivent dans la pauvreté en Afrique du Sud et fulminent contre le battage médiatique autour de Nelson Mandela, ouvriers du Pas-de-Calais ou des Bouches-du-Rhône séduits par les tirades de Marine Le Pen sur les « invisibles » :
on voit se dessiner depuis plusieurs décennies une communauté internationale de sentiment que résume bien l’expression anglaise de white backlash,

qui décrit la frustration et la relégation sociale vécues par des « petits Blancs » chez qui domine une impression vague d’être traités par l’État avec moins d’égards que ne le sont les minorités ethniques ou les immigrés,

deux groupes généralement mis dans le même panier. (…)
Surtout, la dimension anti-élite du white backlash doit s’appréhender à l’aune des décisions fédérales touchant à l’affirmative action (souvent mal traduit par « discrimination positive ») et à la déségrégation scolaire, le tout dans un contexte de désindustrialisation et de reflux de l’État-Providence.
On peut se gausser du « racisme » de ces « petits Blancs » (white trash) et se moquer des fautes d’orthographe sur leurs pancartes, mais il n’empêche que les précurseurs de ce qui est aujourd’hui le mouvement Tea-Party

visent juste lorsqu’ils déplorent que les décisions imposant à leurs enfants de partager l’espace public avec les minorités ne concernent pas les enfants des élites politiques,

habitués aux quartiers cossus qui envoient des contingents fournis d’étudiants à Harvard ou Princeton, dans une logique de ségrégation par l’argent.
C’est de bonne guerre : les enfants des leaders politiques ou éditorialistes conservateurs partagent les bancs des mêmes campus prestigieux, bien sûr,

mais ces derniers reprochent aux « libéraux » (au sens américain du terme) de ne pas appliquer les principes qu’ils imposent à la masse. (…)

Saphir news

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