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Entretien avec le philosophe qui vient de publier Comment sortir de la religion, aux éditions Les Empêcheurs de tourner en rond.
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Après avoir interpellé le monde musulman dans ses premiers ouvrages, le philosophe et écrivain Abdennour Bidar aborde de façon plus générale la question du religieux dans notre monde contemporain. Comment sortir de la religion tente de mettre des mots sur « le défi spirituel de notre temps ».
Triste constat tout d’abord : depuis deux siècles, nous dit-il, l’Orient – soit la Chine, l’Inde et le monde musulman – s’enfonce dans une forme de paresse philosophique et spirituelle et n’a pas été en mesure de fournir une seule idée neuve.

Quant à l’athéisme occidental, qu’a-t-il enfanté sinon un monde où règnent l’absurdité, l’insignifiance, l’égoïsme, l’aliénation ? (…)

Vous parlez de « maladie de l’islam » sans (apparemment) prendre en compte la diversité des interprétations, des cultures que recouvre ce terme : n’est-ce pas essentialiser une problématique plus complexe ?
Les traditionalistes musulmans deviennent de plus en plus sociologues et certains sociologues, vaincus par leur empathie naturelle, viennent de plus en plus au secours des traditionalistes musulmans…

Les uns et les autres veulent toujours plus excuser l’islam et le déclarer irresponsable de ces maladies qui pourtant, à des degrés divers, s’observent d’un bout à l’autre du monde musulman.

à chaque fois qu’on veut mettre en question la religion islam, ils resservent ainsi un discours de victimisation sur les banlieues. (…)
Mais tout en évitant de généraliser, il y a évidemment dans toutes les sociétés musulmanes un ensemble de récurrences extrêmement tenaces et critiquables. Au-delà des différences entre sociétés ou communautés musulmanes, on trouve ainsi des maladies chroniques (dogmatisme, formalisme, machisme, etc.) à différents stades de crispation.

Elles sont bel et bien « essentielles » et non « accidentelles », parce qu’elles sont devenues caractéristiques de l’histoire de l’islam et de l’islam contemporain.

En réalité, le seul but des traditionalistes qui prennent seulement le masque de la modernité – en parlant le langage des intellectuels de l’Occident – est de défendre un islam inchangé.
Le Monde

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