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Neuf personnes ont été interpellées à Poitiers après une semaine de violence qui a fait au moins quatre blessés. La guerre des bandes est-elle repartie entre Saint-Eloi et les Trois-Cités ? Depuis décembre 2010 et la découverte d’un arsenal destiné à régler des comptes dans un terrain vague de Saint-Eloi, on croyait le calme revenu. Impression trompeuse apparemment.
Tout commence dans la soirée de ce dimanche de fin avril. Des habitants du quartier signalent des détonations puis de nouveau à 2 heures du matin. Cette fois, les résidents parlent de cinq individus armés à bord d’une Clio de couleur sombre. A l’arrivée de la police, le calme est revenu. Même scénario le lendemain soir. Les occupants de la Clio qui patrouille dans les Trois-Cités sont décrits comme d’origine africaine.
Il faut attendre le dimanche suivant pour que la police soit à nouveau alertée pour des détonations. Plusieurs patrouilles convergent sur les Trois-Cités. Cette fois-ci, elles tombent sur un groupe d’une demi-douzaine de jeunes armés de bâtons et de barres de fer, de matraques et de couteaux. Quatre d’entre eux tombent dans les filets de la police et sont placés en garde à vue.
Il s’agit d’habitants du quartier qui expliquent s’être armés pour se défendre contre les occupants de la Clio. Un de leurs copains, disent-ils, a été agressé et hospitalisé. Depuis, il se cache. Le lundi, la police apprend qu’un autre jeune homme, âgé de 20 ans, a été frappé le 29 dans l’après-midi par les occupants de la Clio. Un adolescent de 17 ans, retrouvé lui aussi, reconnaît non sans y mettre une certaine mauvaise volonté, avoir été agressé le lundi soir. Il porte des traces de coups de poing, de coups de bâton et surtout de sabre. L’arme lui a profondément entaillé le cuir chevelu et pratiquement sectionné un doigt !
Enfin hier matin, les trois autres occupants de la Clio, elle-même retrouvée à Saint-Eloi, sont interpellés. Hier soir, on apprenait que tous sauf un ont déjà été condamnés par la justice.
Récemment arrivé à Poitiers, le Procureur Nicolas Jacquet a compris combien il était important de préserver l’image de ces quartiers naguère paisibles : « Il ne s’agit pas de stigmatiser un quartier. Mais il y a quelques individus qui tentent de faire émerger un phénomène de bande, éventuellement pour masquer on ne sait quels trafics. »
Jean-François Papineau constate, lui, une tentative de quelques individus pour installer une domination sur une partie de la ville : « Chez les habitants de ces quartiers, il y a une peur exprimée, qui est précisément le ressort de cette domination. »
La nouvelle république
(Merci à Pictave)

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