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“Rares sont les entreprises où les collègues ne perdent jamais une occasion de vous soutenir”,  proclamait une campagne de pub pour l’armée.

Le slogan résonne avec une ironie amère devant les deux reportages de ce “Spécial investigation” qui lèvent le voile sur le racisme dans l’armée française.

La journaliste Marianne Kerfridden est parvenue à réunir plusieurs témoignages alarmants dans son reportage “Racisme : l’armée au rapport”. On écoute ainsi Icham, sergent dans l’armée de terre et musulman pratiquant, auquel on a intimé, parce qu’il ne buvait pas d’alcool : “Bois, c’est un ordre. Tu te mets à part : comment voulez-vous être intégrés, vous les Arabes ?” Sous-officier de gendarmerie, Kentaro Martin, lui, s’est retrouvé à patrouiller avec deux subordonnés au son de chants racistes célébrant Maurice Papon et appelant à “tuer du Manouche”. Après avoir alerté sa hiérarchie, Kentaro a écopé de dix jours d’arrêt administratif pour “dénigrement systématique de l’institution et de ses camarades”. Il avait pourtant eu le réflexe d’enregistrer la scène, mais rien n’y a fait…

Plus inquiétant encore, le récit de cet ancien parachutiste de Carcassonne révoqué et condamné, en 2008, pour l’incendie d’une mosquée.

Ce dernier se vante aujourd’hui auprès de la réalisatrice d’avoir mené, quand il était incorporé, des ratonnades dans les cités, avec d’autres paras qui avaient rejoint son groupuscule néonazi. Il affirme même que certains de leurs supérieurs avaient connaissance de ces agissements (il leur aurait montré des vidéos de leurs méfaits). De façon générale, difficile d’évaluer l’étendue des dégâts au sein de l’armée, dès lors que celle-ci ne communique pas sur le nombre de militaires sanctionnés, souligne la réalisatrice. Sur ce terrain miné, la grande muette préfère garder le silence… (…)
Le nouvel Observateur

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