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Voici une analyse précise et méthodique des résultats de Marine Le Pen : un FN en forte baisse dans les grandes villes et victime du « grand remplacement » dans les banlieues ; un FN qui se heurte à un plafond de verre dans ses bastions ouvriers et les villes du sud ; mais qui est en position de force dans le périurbain et les zones rurales : un FN qui doit se rechercher un ancrage territorial s’il veut éviter les lendemains qui déchantent.

Lors du premier tour de l’élection présidentielle, près de 6.500.000 de nos compatriotes ont apporté leurs suffrages à Marine Le Pen : près d’un million de voix de plus que le total réuni par son père le 5 mai 2002. Avant Marine Le Pen, le bloc national n’avait jamais compté autant de partisans. […] Et son score élevé fait naître de nombreux espoirs que la nouvelle géographie électorale du vote frontiste doit pourtant sérieusement tempérer. […]

C’est dans les grandes villes que l’évolution électorale apparaît la plus défavorable : disposant d’une base essentiellement urbaine à l’origine, le FN décline dans l’ensemble des grandes agglomérations. Son score brut de 2012 est systématiquement inférieur à celui obtenu en 1995.

Les causes de cette désaffection sont connues : concentration de l’emploi qualifié dans les métropoles, désindustrialisation des villes et départs massifs des ouvriers et des employés ne pouvant plus faire face aux coûts de logement, gentrification des anciens quartiers ouvriers (tels le quartier de la Bastille à Paris) et proportion de plus en plus importante de Français issus de l’immigration dans le corps électoral. […]

konk

Dans les communes du sud de la France souvent marquées par l’histoire douloureuse des rapatriés et des harkis, ainsi que dans ses bastions ouvriers, le FN maintient ses scores élevés, mais semble avoir atteint les limites de son potentiel électoral. Dans aucune des villes considérées Marine Le Pen ne retrouve les résultats historiques de 2002

A l’origine, le vote FN était fort dans les grandes agglomérations situées à l’est d’une ligne Le Havre/Perpignan. En 2002, le résultat historique de Jean-Marie Le Pen est dû à un « vote de sous-préfecture » : le FN commence déjà à plafonner, voire à décroître dans les grandes agglomérations, mais connaît une forte progression dans les villes moyennes. […] Enfin, le 22 avril dernier, Marine Le Pen arrive en tête dans de nombreuses petites communes et réalise une véritable percée dans la France de l’Ouest, jusqu’alors terre de mission pour le Front national. […] Le vote des campagnes devient aussi un vote de prévention face à la montée de l’insécurité et à une présence étrangère jugée excessive : cet effet de halo, qui caractérisait notamment le vote FN en Alsace dans les années 1990 […]

Le FN aborde les élections législatives de juin prochain avec optimisme du fait de son score inédit du 1er tour de l’élection présidentielle et de la large défaite, très probablement à venir, du président sortant au deuxième tour. Certains sites Internet évoquent déjà 353 triangulaires possibles ; Le Figaro du 26 avril 2002 en prédisait 237 : il y en eu… 9, toutes largement perdues par le Front national. […]

Les élections législatives n’ont plus de rôle structurant : elles ne sont que des élections de seconde zone, confirmatives du choix des Français au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Les législatives de juin prochain ne devraient pas échapper à la règle, et le FN n’a que très peu de chances d’obtenir ne serait-ce qu’un seul élu. Présent au deuxième tour dans près de 500 cantons lors des élections cantonales de 2011, le Front national n’a réussi à obtenir que 2 sièges, alors même que les résultats du premier tour (19,2% de moyenne sur les cantons où le Front disposait d’un candidat) laissaient espérer une dizaine d’élus. […]

Polémia

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