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Extraits de le chronique de Pierre Marcelle dans Libération.

Hollande avait-il vraiment cru ou veut-il désormais s’en convaincre, que, étant passé de père à fille, le parti brun produirait des électeurs désormais fréquentables ?
Ce qui constitue au premier chef le programme du Front national, c’est cette «préférence nationale» de quoi tout découle : la peur de l’étranger comme levier sécuritariste de l’établissement d’une identité nationale par le sol et par le sang, et du rétablissement de la peine de mort ; les multiples ségrégations avérées à l’emploi, au logement, à la santé, au statut civique des étrangers non communautaires (entendre : les Noirs et les Arabes), auxquels l’octroi d’un droit de vote municipal serait pour François «petit bras» Hollande l’équivalent de ce que fut pour François Mitterrand l’abolition de la peine capitale ;
les «racines chrétiennes» du pays et du continent comme archétype de «civilisation»; la famille immuablement papa-maman, et nulle autre, matrice de patrimoine ou de plus-value, sans droit à l’avortement ni à une mort digne. Et tout le reste, dans un programme qui marie le «Kinder, Kirche, Küche» hitlérien au «Travail, Famille, Patrie» pétainiste… […] Reste la question qui va avec : non celle de l’interdiction du FN (inconcevable, paraît-il), mais du combat si longtemps déserté contre ses «valeurs» que seules d’autres valeurs, absolument antagonistes, pourraient soutenir. On mesurera au soir du 1er Mai ce qu’elles pèsent dans ce que, bon gré, mal gré, il faudra regarder comme un rapport de forces.
Libération

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