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Alain Duhamel interprète le vote pour Marine Le Pen comme l’expression d’un nouvel «ultranationalisme prolétarien».
Il ne faut pas se raconter d’histoires : avec 17,9% des suffrages exprimés, Marine Le Pen a remporté une grande victoire électorale. […] Elle a, grâce à la participation élevée, rassemblé 1 million de voix de plus que le record précédent du Front national. Pire : même si cela coûte de l’écrire, elle a fait preuve tout au long de la campagne d’un charisme évident avec une éloquence efficace, avec une présence physique, une combativité, un culot d’enfer, une endurance hors du commun. […] Politiquement, la question qui se pose est : de quoi Marine Le Pen est-elle le nom ? La réponse directe est : une nouvelle extrême droite, plus dangereuse encore que la précédente. La présidente du Front national a réussi le lifting de sa formation. […] Avec Marine Le Pen, on passe de l’idéologie expirante à la sociologie émergente. Ce qu’elle incarne, c’est un ultranationalisme prolétarien. Il s’agit toujours bel et bien d’extrême droite mais d’une nouvelle extrême droite, typique du début du XXIe siècle, née en Europe des convulsions répétées de la crise. Naturellement, tout comme son père, elle récuse le qualificatif d’extrême droite. Balivernes : si elle n’est pas l’extrême droite, qui donc siège à sa droite ? […] Par-dessus tout elle agite le thème porteur de l’antisystème, façon d’afficher justement la rupture en surfant sur les peurs. Cette nouvelle panoplie (dont on retrouve cependant aisément les racines dans l’idéologie des Ligues des années 30) présente deux caractéristiques majeures : elle lui permet de conquérir la première place en milieu ouvrier, de s’enraciner dans la France populaire. Elle peut ainsi prétendre incarner le parti du prolétariat. […] Libération

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