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Pour la première fois depuis le début de la campagne, l’ancien chef de l’Etat s’engage. Selon lui, l’élection de François Hollande exposerait le pays à des «manœuvres internationales».
Comment jugez-vous le bilan de Nicolas Sarkozy ?
Nicolas Sarkozy a été en fonction pendant cinq ans. Il n’avait pas l’expérience, ni la chance que j’ai eue de pouvoir observer pendant sept ans la présidence exercée par un grand homme d’Etat, le général de Gaulle. Il a improvisé la fonction. Il y a eu des critiques que j’ai parfois partagées. Mais il a cherché à en tirer les leçons. Je suis sûr que c’est dans cet esprit qu’il exercerait un second quinquennat. […] Que vous inspire le score de Marine Le Pen ?

Le phénomène important, c’est la fin de la diabolisation des électeurs du Front national. Cette diabolisation avait été imaginée par François Mitterrand, avec son talent manœuvrier, pour priver la droite d’une partie de son électorat.

Or, que va-t-il se passer? Si François Hollande est élu au second tour, il le sera avec une partie non négligeable des voix recueillies par Marine Le Pen au premier tour. C’est une certitude mathématique qu’il ne pourra pas contester.
Mais que révèle cette montée [du FN] ?
Une souffrance réelle des gens. Cette souffrance n’est pas traitée. Ces personnes ont le sentiment qu’on ignore leurs problèmes, qu’on ne fait jamais rien pour eux. Après les élections, il faudra une politique qui prenne en compte cette souffrance muette de la société. A cela s’ajoute la crainte du chômage, qui touche aujourd’hui toutes les familles et spécialement les jeunes.
La droite n’a-t-elle pas attisé les tensions, avec son discours sur l’insécurité ou sur l’immigration, par exemple ?

Si ce sont des thèmes réels, il faut bien en parler. Mais s’il s’agit de présenter ces problèmes de façon pernicieuse, alors non. […]

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager ?
Parce que dans toute mon existence, depuis mon enfance, j’ai vu les malheurs se succéder en France. J’ai vu l’avant-guerre et la défaite humiliante de 39-40, les quatre ans d’occupation militaire de notre pays puis l’effondrement de la IVe République. A chaque fois, j’ai entendu le même refrain : «On ne nous avait pas prévenus.» Cette fois, s’il devait se produire, dans quelques mois, une situation humiliante pour la France, je ne veux pas que les Français disent : «On ne nous avait pas prévenus.» Je préfère les prévenir.
Le Parisien

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