Fdesouche

Edito du Monde du 25 avril 2012.

Cette empathie constitue une faute politique. La présidente du Front national a beau avoir débarrassé son parti de ses scories et saillies les plus choquantes, le coeur du projet lepéniste reste ce qu’il a toujours été : rétrograde, nationaliste et xénophobe.
Le président de la République est, par définition, le président de tous les Français. Il représente, autant qu’il est possible, l’ensemble de la collectivité nationale. Il est donc logique que les candidats à la fonction s’adressent à tous les électeurs, y compris, évidemment, ceux du Front national. Surtout quand ceux-ci ont été 6,4 millions à voter, le 22 avril, pour Marine Le Pen. […] Dès le lendemain du premier tour de scrutin, François Hollande et Nicolas Sarkozy s’y sont donc employés. […]Le problème – lourd, blessant, presque humiliant pour tout républicain, de droite comme de gauche – est que le président sortant a franchi, depuis deux jours, la frontière entre compréhension et compromission. […] C’est également une faute morale. En politique, comme ailleurs, la fin ne justifie pas tous les moyens. L’élection ne légitime pas tous les cynismes. Sauf à donner un peu plus raison aux philippiques de Mme Le Pen contre les «mensonges» des dirigeants français. Sauf à y perdre son âme.
Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux