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En allant trop loin dans la chasse aux voix de Marine Le Pen, le candidat de l’UMP pourrait s’aliéner un soutien de taille.

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(…) Parce qu’il songe à l’après-6 mai face à l’échec annoncé de Sarkozy, parce qu’il craint par-dessus tout une dérive extrémiste sans fin et un éclatement de l’UMP, Alain Juppé a de son côté pris les devants dès le lendemain du premier tour.

“Si Nicolas Sarkozy perdait, nous serions un certain nombre à tout faire pour que l’UMP garde sa cohésion”, a dit son fondateur sur RTL.

Une petite phrase qui a fait bondir Sarkozy.
Voilà un moment que les deux hommes sont en désaccord sur la stratégie. Juppé estime qu’il faut tenir un discours de rassemblement à l’adresse des modérés et des centristes. Sarkozy juge que c’est inutile et contre-productif. Ceux des centristes qui n’auront pas  voté pour Hollande au premier tour se reporteront naturellement sur mon nom, expliquait-il en substance.
Bref, la ligne est claire : le réservoir de voix est à droite et c’est de ce côté-là qu’il faut travailler. Pas convaincu du tout, le ministre des Affaires étrangères n’en fait qu’à sa tête. Le voilà qui suggère, dans “le Figaro Magazine”, 10 jours avant le premier tour, la nomination de François Bayrou à Matignon !

Au grand dam de Sarkozy qui estime que Juppé brouille le message de sa campagne et le lui signifie sans ménagements. En privé.

En entendant Juppé lundi 23 avril se situer dans l’hypothèse de sa défaite, Sarkozy ne prend plus de gants. C’est publiquement cette fois qu’il lui vole dans les plumes : Juppé “ferait mieux de se concentrer sur le second tour”, lâche Sarkozy le lendemain sur France 2.

Le désaccord au sommet de l’exécutif est total.

Sarkozy et Juppé, membre du comité stratégique de campagne, avaient fait alliance dans la perspective d’une victoire de Sarkozy. Le premier s’appuyait sur le second, seul vrai poids lourd du gouvernement et caution républicaine de sa campagne, promis pour Matignon en cas de victoire.

Aujourd’hui, ils préparent tous deux l’avenir. Mais ce n’est plus le même.

Le nouvel Observateur

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