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Des trouvailles archéologiques pour comprendre notre monde actuel: c’est le pari du Musée Vindonissa, qui met en évidence l’importance de la mobilité et de la globalisation à l’époque romaine. L’intégration de nombreux peuples au sein de l’Empire y est également soulignée.

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Immigration, émigration, globalisation, intégration des étrangers, libre-circulation des personnes: des mots-clés du débat politique contemporain, serait-on tenté de penser. Pourtant, ils étaient déjà d’actualité il y a 2000 ans.

Jusqu’en l’an 212 après Jésus-Christ, il n’y avait pas d’étrangers au sein de l’Empire romain. La seule distinction était faite entre les citoyens romains, privilégiés, et les indigènes. Le citoyen romain se sentait à la maison aussi bien à Rome que dans les autres provinces de l’Empire. Il possédait certains droits spécifiques, notamment en matière de contrats marchands.

Celui-là considérait cependant les indigènes (conquis) comme des étrangers, car ils ne possédaient pas la citoyenneté romaine.

«Cette conception peut paraître bizarre à l’heure actuelle. En tant que conquérant, l’étranger romain était à la maison et les indigènes devaient s’adapter. Aujourd’hui, c’est exactement le contraire», souligne René Hänggi.

Cette discrimination a cependant été abolie dès l’an 212. Après des décennies d’intégration, elle ne faisait en effet plus aucun sens. Le droit de citoyenneté a ainsi été accordé à tous les autochtones, esclaves exceptés.

«En matière d’intégration et des effets qu’elle a produit, le système romain apparaît comme unique dans l’histoire», affirme René Hänggi.

(…) De la Turquie à l’Afrique du Nord, en passant par le Portugal, la Grande-Bretagne, l’Allemagne actuelle ou les côtes de la Mer Noire, l’Empire romain était totalement intégré. D’un point de vue contemporain, sa standardisation était très poussée dans de nombreux domaines: réseau routier et infrastructures, système scolaire et politique des langues (latin et grec), structures de l’armée, droit, etc. A cela s’ajoute la diffusion de produits et d’un mode de vie que de nombreux non-romains acceptèrent et intégrèrent volontiers.

On ne sait pas s’il y avait déjà à l’époque des adversaires de la mondialisation. Mais les délocalisations étaient déjà d’actualité.

Le fils du potier romain, originaire de la province de Rhétie, qui englobait une partie du nord-est de la Suisse et du sud de l’Allemagne, explique ainsi dans son portrait vidéo que son exil en Pannonie était dû à une chute libre de la demande de poteries sur sa terre natale. (…)

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