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Il y a bien une bataille idéologique dans cette campagne apathique. Celle qui oppose les élites et les ilotes, les citadins et les périurbains, les bobos et les prolos.

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Selon certains, la gauche aurait joué la diversité contre l’égalité, les minorités visibles contre la “France d’en bas”, le centre contre la périphérie, le gotha contre le ghetto.

Or la lutte des classes s’arrimerait aujourd’hui à la lutte des places. Et la géographie sociale et électorale est la discipline phare destinée à diagnostiquer ce mal social. Pas étonnant que le géographe Christophe Guilly, auteur de Fractures françaises (Bourin, 2010), soit même devenu “une source d’inspiration pour Nicolas Sarkozy”, nous dit Marion Rousset, dans la dernière livraison du mensuel Regards.

La gauche serait tombée dans le ghetto comme on tombe dans le panneau, et aurait oublié ces territoires éloignés de la cité que sont les zones rurales délaissées. La preuve, déclare Christophe Guilly :

“Sciences Po recrute désormais dans les zones urbaines sensibles. Mais pourquoi pas aussi au fin fond de la Mayenne ?

” Mais gare au “Canada Dry scientifique”, prévient la sociologue Annie Collovald, professeure à l’université de Nantes : “La zone périurbaine n’est homogène ni socialement ni politiquement : elle est marquée par l’abstention, les votes extrêmes de droite et de gauche. Affirmer, alors, que les classes populaires qui ont été condamnées à émigrer des centres-villes pour des raisons financières votent FN dans ces zones résidentielles revient à forcer l’interprétation et à la faire entrer dans l’ordre des préjugés.”

Après la “France d’en bas”, la rengaine sur “la France périphérique” serait en passe de devenir la nouvelle doxa.

Or il n’y a pas d’un côté les “invisibles” petits Blancs oubliés et, de l’autre, les “minorités visibles” médiatiquement choyées, assure Annie Collovald. 5;;;°

Le Monde

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