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Mana Neyestani raconte l’enchaînement des évènements qui l’ont conduit à l’exil dans un roman graphique subtil, “Une métamorphose iranienne”.

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(…) L’histoire commence en 2006. Mana Neyestani travaille alors pour les pages jeunesse du magazine Iran Jomeh. Un jour, il commet l’erreur de croquer son héros, un petit garçon, aux prises avec un cafard.

L’insecte utilise un mot azéri, manama, et il n’en faut pas plus – selon les autorités – pour provoquer des émeutes dans le nord de l’Iran, où ce peuple d’origine turque subit l’oppression du pouvoir central.

Vite trouvés, les boucs émissaires – Neyestani et son éditeur – sont incarcérés dans la prison d’Evin, section 209, sous administration de la Vevak (le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale).

« J’étais dessinateur et journaliste, j’étais marié, je menais une vie heureuse, et je suis devenu du jour au lendemain prisonnier et accusé de racisme, se souvient Neyestani.

C’est la raison qui m’a surpris. Mon cas, en Iran, est unique ! »

(…) S’il n’a dessiné ni Khamenei ni le moindre mollah, Neyestani va tout de même connaître la violence absurde des geôles iraniennes.

« Ils avaient besoin de sacrifier quelqu’un pour calmer les Azéris. Même si je n’avais aucune intention de nuire, je me suis senti coupable. »

Un comble pour un artiste fasciné par l’oeuvre de Franz Kafka, au point de publier un roman graphique intitulé Les Aventures de M. K. « J’adore les situations kafkaïennes… et j’en ai vécu une », dit-il sans sourire. Et même deux, pourrait-on ajouter. Quitter l’Iran, se retrouver dans la situation de réfugié en Malaisie avec un visa étudiant, susceptible d’être expulsé vers Téhéran, n’est pas non plus très confortable. (…)

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