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Addendum 30/03/2012

Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, a réagi vendredi au micro d’Europe 1 aux propos de l’acteur Jamel Debbouze sur Mohamed Merah, estimant qu’il avait “franchi la ligne rouge”.

“Expliquer que la dureté de la société dans les quartiers fait que, après tout, il y a plein de Mohamed Merah, c’est grave”, déplore la secrétaire d’Etat, pour qui Jamel Debbouze s’est montré “irresponsable”.

“Déresponsabiliser les individus en leur disant ‘c’est normal, vous vivez dans telle ou telle partie du territoire’, de la part de quelqu’un qui vit dans le 16e arrondissement, c’est un peu gênant”

Europe1

 

Le comédien revient sur la tuerie de Toulouse, concerné par la banlieue qui l’a vu grandir. « Je les connais les Mohamed Merah, il y en a plein, mais qui ne deviennent pas forcément des Mohamed Merah. »

« C’est terrible ce qu’on est en train de faire avec cette histoire de Toulouse. Au lieu de dire que Mohamed Merah est un marginal, que son acte est un acte isolé, on lui donne une idéologie qu’il n’avait pas au départ, c’est certain, nous confie Jamel Debbouze. Je les connais les Mohamed Merah, il y en a plein des Mohamed Merah mais qui ne deviennent pas des Mohamed Merah.

Là, on est en train de mettre dans la tête de jeunes qui ont le potentiel de Mohamed Merah de devenir des Mohamed Merah. Car, d’un coup, ce Mohamed Merah a défié le Raid tout entier.

Pour certains imbéciles, il y a une espèce de fierté et ils en font une sorte de héros. C’est là où c’est grave, où c’est dangereux.

La récupération est terrible ! Par Marine Le Pen, par exemple.

Or, c’est con d’instrumentaliser un truc qui peut avoir des conséquences aussi dramatiques. Ils ne s’en rendent pas compte car ils ne connaissent pas la banlieue, ils ne savent pas dans quel marasme sont ces gens-là qui vivent des frustrations permanentes.

N’importe quel frustré est un malade potentiel. On le sait. N’importe qui peut basculer. Je me demande d’ailleurs comment le monde reste aussi équilibré. Les gens devraient être encore plus fous que ça. Mais ça va, ça tient pour des raisons qui nous échappent.

Donc, évidemment, un gamin instrumentalisé par la société -il est sorti frustré de prison ; on lui a dit non pour le service militaire ; on lui a dit non pour la Légion où, normalement, on accepte tout le monde –, exclu de la société, a tous les risques de basculer. » […]

Le Soir

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