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Comme on dit dans les films américains : « Arrest the usual suspects ». Lorsqu’un attentat est commis contre une synagogue, lorsqu’on tire à bout portant sur des enfants juifs en pleine cour d’école, commencer par pointer du doigt les « discours de haine » de l’extrême droite – et tenter de mouiller la droite républicaine au passage, pour n’avoir pas pris suffisamment ses distances avec la précitée.

C’est l’usage du politiquement correct.

Il serait cruel d’aligner les noms de toutes les personnalités politiques, de tous les journalistes qui ont cru découvrir, ces derniers jours, « les causes indirectes de cette folie meurtrière » du côté de « ceux qui montrent du doigt en fonction des origines » ;

de se moquer de l’empressement avec lequel ils ont aussitôt incriminé « la démence raciste » ;

de citer les articles consacrés aux crimes de Toulouse et de Montauban par un rappel réprobateur des polémiques déplacées sur la viande halal, censées avoir créé un climat « d’aveuglement volontaire qui constitue le racisme » et face auquel il était urgent de rappeler que « l’identité française s’est historiquement construite sur une multiplicité de populations »…

Auto-critique : je suis moi-même tombé dans ce piège en commentant, hier, le livre « Nous sommes tous des sang-mêlés »…

 Mais voilà : les coupables n’étaient pas ceux qui étaient souhaités. Les tueurs d’enfants juifs et de militaires français ne provenaient pas de l’ultra-droite, mais du terrorisme islamiste.

 Vous me direz que ce n’est pas la première fois que cette vérité apparaît tellement intolérable qu’on cherche à la dissimuler :

l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic du 3 octobre 1980 a été attribué immédiatement à un groupuscule fasciste, les Faisceaux Nationalistes Révolutionnaires. Durant les années suivantes, les ministres de l’Intérieur, Gaston Defferre en tête, ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour que l’autre piste, celle d’un groupuscule palestinien, ne soit pas explorée. Or c’était la bonne. C’est ce que dit, entre autres, le juge Trividic aujourd’hui : « l’enquête a été lancée sur une mauvaise piste » « par certains politiques » Et on a perdu trente ans… Aujourd’hui, on connaît l’identité de certains des terroristes en question. Ils appartenaient à un groupuscule palestinien, le FPLP-Opérations Spéciales.

Même l’attentat du 9 août 1982 contre le restaurant de Jo Goldenberg, rue des Rosiers, a été un moment attribué à des « néo-nazis venus d’Allemagne ». On connaît à présent l’identité de certains de ses auteurs. Ils appartenaient au groupe d’Abou Nidal et coulent des jours paisibles en Jordanie.

Pourquoi cet aveuglement volontaire ? Pourquoi est-il si difficile d’appeler un chat un chat et antisémite – ou antijuif – un islamiste ? On dira : risque de stigmatisation. (…)

Crif

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