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(…) C’était à New York au début des années 80, au coeur de Times Square. Ce fut mon premier vrai contact avec le génie des Noirs. Un choc pour le Blanc que j’étais, issu du fin fond d’un rang de la Mauricie où jamais, jamais on ne croisait un Noir. J’étais un Blanc blafard catholique jusqu’à l’os.

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Il s’appelait Elvis

La même année que mon voyage à New York, deux Noirs se présentent au Cegep de la Pocatière dans le Bas-du-Fleuve. C’était la première fois que je côtoyais deux Noirs. Ils étaient moins excitants que les filles de New York, j’avoue. Ils ne dansaient pas et ne jouaient pas de musique. Ils parlaient de politique plutôt. Plate à mort!

Si je me souviens d’eux, c’est parce que l’un s’appelait Elvis. C’est le seul gars que j’ai rencontré qui s’appelait Elvis. Avouez que c’est rare des gens qui portent le nom d’Elvis. Je chuchotais dans l’oreille des autres : « Tu vois le Noir là-bas? Il s’appelle Elvis. Sans farce! Il vient de la Côte d’Ivoire.»

L’autre Noir, ami d’Elvis, marchait dans le froid et la neige en sandales. C’est pour ça que je me souviens de lui.

Joie de vivre

Par la suite, j’ai croisé un tas de Noirs. À l’université d’Ottawa, à l’université de Sherbrooke, dans les rues de Montréal où je demeurais. Mais le contact ne dépassait jamais le regard. Ce que je veux dire, c’est qu’il m’arrivait parfois de me retourner pour admirer la démarche d’une Noire que je trouvais de mon goût. Vous savez, quand les hanches se mettent à rouler! (…)

(…) Tenez, pas plus tard que l’an dernier, au Gala des continents de l’UQTR que malheureusement les Trifluviens ont boudé, les Noirs de plusieurs pays se sont emparés de la scène. C’était tout un show! Lorsqu’il s’agit de fêter, les Noirs ne donnent pas leur place.

Puis, j’ai renoué avec l’intelligence des Noirs en lisant Les Rêves de mon père de Barack Obama. En écoutant Dany Laferrière et Anthony Kavanagh nous raconter des histoires. En écoutant la ministre Yolande James et Gregory Charles.

Très bientôt

Je vous parle du génie noir aujourd’hui parce que février est le mois consacré aux Noirs. Et je profite de l’occasion pour leur exprimer toute mon admiration. Le génie noir gagne à être connu, ou ce que j’appelle, sans vouloir offenser personne, la civilisation de la négritude. Une civilisation qui remonte dans la nuit des temps.

Pour le moment, on croise peu de Noirs à Trois-Rivières. Ils restent sur le campus universitaire. Vont parfois au centre-ville.

Mais ils seront bientôt nombreux à s’installer ici, déficit démographique oblige. Ce jour-là, la Mauricie en sortira gagnante.

L’hebdo journal.com

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