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Tunisienne de 22 ans, elle a troqué ses bracelets ornés de tête de mort pour le voile islamique. Rencontre.

Eya refuse de se faire prendre en photo. Ses yeux en amande, maquillés d’un trait d’eye-liner noir, se devinent derrière sa “moustiquaire”, comme elle l’appelle. Eya, 22 ans, porte le voile intégral. Au grand dam de sa mère. “J’ai été choquée, mais je respecte sa liberté. Je ne peux pas l’obliger”, témoigne Nadia, cheveux décolorés tenus par un serre-tête. Elle et son ex-mari ne sont pas pratiquants. Influencée ? Eya assure que non. (…)

Fin 2011, Eya a troqué ses bracelets ornés de têtes de mort, ses jeans et tee-shirts noirs par le hijab, puis le niqab. Le rock et la “house music” par l’appel à la prière. Les grasses matinées par la prière de 5 heures. Sa soeur de 15 ans, Farah, fait de même. “C’est difficile de sacrifier sa féminité et une partie de sa vie sociale au nom de la religion” admet Eya. Avec ses copines, toutes portant le niqab, elles vont au restaurant, dans les cafés, font des soirées dans les appartements. “Je m’achète des habits, des sacs, me maquille. Quand je suis à la maison, on dirait que je vais à un mariage” déclare dans un éclat de rire cette jeune femme qui se fait appeler “Oum Islam.” “Cela veut dire la mère d’Islam. Quand j’aurai un enfant, je l’appellerai Islam” sourit-elle. Plus jeune, Eya a étudié dans une école chrétienne de la Manouba, quartier de Tunis. C’est de là qu’elle tient une maîtrise parfaite de la langue de Molière. Curieuse, elle s’est rendue “au moins deux fois” à la messe. “C’était dans une église protestante. J’aimais bien, les gens chantaient” rigole-t-elle, mimant spontanément les scènes de gospel.

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