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A l’exemple de la Californie, un bourg catalan acculé par une dette de 1,3 million d’euros propose de consacrer des terrains à la culture de marijuana comme mesure anti-crise.

Même si le gouvernement espagnol a élaboré un plan de 35 milliards d’euros pour liquider la dette commerciale des administrations publiques, la crise de l’immobilier a entraîné pour les municipalités espagnoles une perte vitale de revenus. Aussi, ces collectivités s’ingénient à trouver des alternatives afin d’augmenter leurs recettes et améliorer leur bilan.

Rasquera semble avoir trouvé la solution.

Ce bourg catalan de 900 habitants compte solder une fois pour toutes sa dette de 1,3 millions d’euros et, de surcroît, créer 40 emplois. La mesure-phare de son plan anti-crise consiste ainsi en la cession d’un terrain de sept hectares à une association de consommateurs de cannabis, l’ABCDA (Asociación Barcelonesa Cannábica de Autoconsumo), qui en fera une vaste plantation. “Ils ne cultiveront pas seulement du cannabis“, tient à préciser le maire de la bourgade, Bernat Pellisa Sabaté, à “La Tribune”.

Les recettes seront tirées non pas de la cession du terrain (signée jeudi pour un montant de 36.000 euros) – privé -, mais de services prêtés à l’ABCDA par deux entreprises publiques créées pour l’occasion. “L’une d’elles se consacrera à la recherche scientifique relative au cannabis, l’autre offrira des services de sécurité, contre les incendies, entre autres“, explique le maire, membre du parti Esquerra Republicana.

 24 mensualités de 54.000 euros

Montant du contrat négocié par la mairie : 1,3 million d’euros, versés à partir du mois de juillet en 24 mensualités de 54.000 euros. “Cette initiative permet d’apporter une sécurité juridique, d’ordonner et de réguler la culture de cannabis, au lieu des habituelles plantations illégales“, justifie le maire. Argument fallacieux, juge une source du Plan national contre les Drogues, qui dépend du ministère de la Santé. “C’est absolument illégal : la consommation et la culture privées sont dépénalisées, certes, mais pas légales. De plus, cela doit se faire dans la sphère intime. On parle donc de quantités infimes, pas d’une tonne de cannabis !“, poursuit-elle.

Tous les moyens ne sont pas bons pour réduire la dette“, juge cette même source, pour qui “la question doit plutôt être de savoir comment une bourgade de 900 habitants peut avoir accumulé une dette de 1,3 millions d’euros !” Quoi qu’il en soit, la mairie, qui dit attendre de connaître l’avis du ministère public, ne compte pas renoncer à cette manne. “D’autres associations de consommateurs sont entrées en contact avec nous pour mettre en place des accords similaires sur d’autres terrains“, souligne le maire.

La Tribune

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