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Claude Guéant, après quelques sorties hors des sentiers battus, chercherait-il à donner des gages de respectabilité? Le ministre de l’Intérieur a eu tort de se prêter à une diabolisation si convenue du FN, en empruntant un registre réservé généralement à la gauche.

Sur Radio J, dimanche, il a dit : “Je dirai que ce n’est pas un parti républicain ; c’est un parti qui est nationaliste et socialiste”. Ce lundi matin, sur RTL, Nicolas Sarkozy a pris ses distances avec ces propos : “D’une manière générale, je trouve que l’on ne doit pas qualifier les uns ou les autres (…)”.

L’insulte, qui vole bas ces jours-ci, a toujours été l’argument du pauvre.

La droite serait mieux inspirée de laisser ce procédé à Jérôme Guedj, président (PS) du conseil général de l’Essonne, qui a fait sortir de ses gonds le conseiller du président, Henri Guaino, pour avoir qualifié “d’indigne” le débat sur l’identité nationale, ou à  Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande, qui a qualifié Sarkozy de “produit de contrebande”. La radicalisation du vote FN est, pour l’UMP, l’écueil à éviter.

Si le FN n’était pas un parti républicain, il faudrait l’interdire. Rien n’est donc plus facile que de porter ce genre d’accusation, qui dispense d’aller combattre sur le terrain des idées. Si le FN était un parti groupusculaire, il pourrait être ignoré. Or il est un parti important qui pose, notamment sur l’immigration de peuplement et la place de l’islam en France, des questions communes aux mouvements populistes européens et qui ne peuvent être évacuées tant elles répondent à de légitimes inquiétudes.

Plutôt que de diaboliser ce néopopulisme, il faut l'”apprivoiser” (…)

Le Figaro

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