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Genève et ses voyous sans pays

Dans le canton, près de 400 Maghrébins sans papiers sont régulièrement arrêtés par la police. Et ils ne sont pas refoulables.

 

Qui sont ces délinquants? Leur moyenne d’âge se situe entre 20 et 35 ans. Les deux individus de 22 et 25 ans interpellés quelques heures après l’agression de Chêne-Bourg sont bien connus des services de police avec, à leur actif, plus de 20 inscriptions au casier judiciaire depuis 2005. Parmi ce noyau de 380 personnes recensées par la police comme les auteurs de la criminalité de rue, certains se prétendent Algériens mais sont probablement Marocains. «C’est courant. Cette population qui, lorsqu’elle est arrêtée est bien entendu dépourvue de papiers d’identité, ne donne pas souvent sa véritable nationalité, constate Jean Sanchez, chef de la police adjoint. La plupart sont Algériens mais se prétendent Irakiens, Palestiniens ou Libyens. Ils ne sont donc pas expulsables parce ces pays sont en guerre. Ils peuvent aussi être d’autres nationalités et se dire Algériens car les accords de réadmission avec ce pays ne sont pas respectés.» Cette population criminogène vit dans des squats, des abris de protection civile, parfois des petites pensions.

(…) Que peut faire Genève? Déjà appliquer la loi sur les mesures de contrainte votées en 2005 par la Suisse, mais qui ne sont pas appliquées dans la Cité de Calvin (ndlr: Genève avait voté contre la loi). Le canton ne s’est jusqu’ici pas donné les moyens de construire des places de détention administrative en suffisance.

Que peut faire Berne? Et la Suisse? Revoir le nouveau Code pénal et, du coup, ordonner des peines qui ne font plus «sourire les malfrats», pour reprendre les termes d’un policier. Ensuite, réactiver les démarches pour faire appliquer les accords de réadmission, notamment avec l’Algérie. (…)

Le Matin

Les multirécidivistes arrêtés samedi après l’agression d’une septuagénaire affichent un parcours révélateur d’un phénomène observé par la police: les petits délinquants venus du Maghreb passent la vitesse supérieure en termes de délits et de violence. Les peines infligées ne leur font pas peur. Et ils ne peuvent être refoulés. (…)

«Depuis un ou deux ans, certains menacent leur victime avec un couteau ou l’agressent pour obtenir le butin recherché: un sac, une chaîne en or ou un smartphone», décrit François Schmutz, chef de la police judiciaire (PJ). Si le nombre de «brigandages de rue» reste stable, ils sont commis avec plus de violence. Autre constat: «Certains se sont reconvertis dans les cambriolages, en employant la violence, à l’instar de celui commis samedi dernier», relève-t-il. Ils s’introduisent dans les appartements, de jour comme de nuit. S’ils tombent sur une personne, ils n’hésitent pas à la menacer, voire à la frapper pour obtenir argent, cartes de crédit ou valeurs. Si le nombre de brigandages violents est stable, «c’est le degré de violence qui s’accentue».

Mais les sanctions pénales restent parfois sans effet. Des mesures d’expulsion peuvent alors être prononcées par l’autorité administrative. Leur application reste pourtant hypothétique: la Suisse peine à négocier des accords de réadmission ou à obtenir leur ratification avec certains pays, comme l’Algérie.

«Depuis plusieurs années, nous avons affaire à des ressortissants de pays d’Afrique du Nord issus de certaines banlieues, qui ne peuvent pas être refoulés», observe François Schmutz. Et depuis le Printemps arabe, leur nombre s’accroît. Il est évalué à plus de 200, selon des sources policières.

Tribune de Genève

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