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Le blokbuster turc est un énorme succès en Turquie. Avec le plus gros budget de l’histoire du cinéma turc et ses 15 000 figurants, il glorifie la conquête de Constantinople. Ce film, bientôt dans les salles en France, est décrié pour son “nationalisme extrême”.  (…)

Le film est d’ores et déjà sur les écrans belges, suisses et allemands et sortira prochainement en France et au Moyen Orient.

La conquête est un événement qui ne nous intéresse pas seulement nous, Turcs, mais qui intéresse l’histoire mondiale. Elle marque la fin du Moyen Age”

explique le réalisateur Faruk Aksoy.

(…) “La conquête, 1453” marque une nouvelle étape dans le renouveau “ottomaniste” perceptible en Turquie depuis une vingtaine d’années et amplifié depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du parti AKP (Parti de la justice et du développement). (…)

Les conservateurs sont fiers du passé ottoman qu’ils veulent magnifier. Le problème, c’est qu’il faut le faire de manière critique et dire la vérité, ce qui n’est pas le cas”.

Sur ce point, malgré son tempo haletant, le film “Fetih 1453” suscite les critiques de nombreux historiens byzantinistes. “Dans les films turcs, le discours sur l’Empire byzantin est toujours le même: corrompu, prêt à tomber et hypocrite. C’est la même chose ici” constate Koray Durak, historien à l’université du Bosphore à Istanbul. “Malheureusement, cette image reste inchangée depuis 30 ans dans les manuels scolaires turcs.”

Luxure de l’empereur Constantin

Dans le film de Faruk Aksoy, le contraste entre le sultan ottoman et l’empereur byzantin est effectivement saisissant. D’un côté, Mehmet le Conquérant est dépeint comme un homme pieux, concentré à l’extrême sur sa victoire menée au nom de Dieu, parfois secoué de doutes tandis que l’empereur Constantin XI est imbu de sa personne, aimant la luxure et la manigance.

Le film montre les byzantins dansant durant le siège de leur cité et se réjouissant des morts turcs tandis que des jeunes femmes à moitié nues servent les repas impériaux et prennent des bains avec l’empereur, au physique pataud, bien loin de la prestance ottomane. “Ce n’est pas du tout ce qui se passait à l’époque” explique Koray Durak. (…)

Myeurop

 

 


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