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Khalid Arji a été condamné hier à 18 années de réclusion criminelle, assorties d’une période de sûreté des deux-tiers, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire de cinq ans à sa sortie.

C’est une bombe ambulante, un homme d’une extrême dangerosité » que jugeait la cour d’assises de l’Ain, selon l’avocat général Aurélien Bailly-Salins qui a décrit crûment la lente agonie de Bernadette Chérif originaire de Montceau-les-Mines, le 25 août 2007, dans son snack de la rue Tacon à Oyonnax.

Le meurtrier à cheval sur sa victime, l’éventrant avec un long couteau, la lame brisée qui a servi à l’égorger, le coup de pied lui fracassant le nez, le magistrat n’hésitait pas à taper du pied sur le sol pour marquer chaque station du calvaire vécu par la commerçante.

La véritable raison du meurtre serait à rechercher dans la personnalité d’Arji. Un homme qui n’aurait pas agi lors d’une « bouffée délirante » mais « conscient de ses actes, choisissant son arme, maîtrisant ses coups », soucieux de ne pas être arrêté.

Un « psychopathe, impulsif, indifférent aux autres », dont le comportement ne varie pas après l’horreur des faits, et qui va même jusqu’à saluer le mari de sa victime et embrasser son fils comme si de rien n’était. « Je n’avais jamais vu un accusé qui, au lieu d’être écrasé par la douleur de la famille, se lève dans son box pour dire au mari que c’est lui le responsable », s’est indigné l’avocat général avant de requérir vingt ans de réclusion criminelle.

Pour la dernière plaidoirie d’assises de sa carrière, Me Lachemi Khodja n’avait pas la tâche facile. L’avocat aura plaidé longuement et un peu confusément. D’abord pour relativiser ce meurtre : « Il y en a partout et tout le temps. » Ensuite pour rappeler à la cour qu’il fallait juger l’homme au-delà de l’acte monstrueux. Un garçon arrivé en France à l’âge de 14 ans et dont l’enfance au Maroc était marquée par des troubles du comportement non soignés. « Au fin fond de l’Atlas, pour une maladie psychologique on va voir le taleb, pour des soins religieux », a expliqué Me Khodja. (…)

Le JSL

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