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Le syndicat étudiant Unef tient une permanence juridique hebdomadaire pour aiguiller les étudiants qui se retrouvent en situation irrégulière.

Tu vas aller au tribunal d’Evry pour déposer une demande d’aide juridictionnelle. Un avocat t’appellera ensuite pour organiser ta défense. Ensuite, tu vas aller voir tes profs à la fac pour leur demander des lettres de soutien. Ils comprendront, ils ont l’habitude.”

«Ça va être difficile, je ne te le cache pas. Ils durcissent les conditions pour tous les étrangers. Mais on va t’aider, il y a peut-être une chance. Au pire, si ça ne marche pas, même sans papiers, tu peux poursuivre tes études, ok?» Etudiant en science politique, Habib Gniengue (photo DR) est responsable depuis deux ans de la permanence juridique proposée gratuitement aux étudiants étrangers par l’Unef, le syndicat étudiant majoritaire.

Son bureau, au siège de l’organisation, est installé entre deux étagères brinquebalantes. Chaque lundi, il reçoit là une dizaine de jeunes — parfois bien plus — dans des situations plus ou moins difficiles. Ici, le gros des troupes n’est pas ces diplômés étrangers dont on parle ces dernières semaines, sortis de grandes écoles avec l’assurance de trouver un emploi mais coupés dans leur élan par la fameuse circulaire Guéant du 31 mai. «La plupart des jeunes étrangers qui viennent nous voir n’ont pas de papiers du tout. Dans le meilleur des cas, ils ont un visa étudiant mais risquent à tout moment de le perdre.»

16h30, rentre Mohamed, bonnet noir et veste en cuir raccord, un peu stressé. En fac d’économie à Nanterre, il est arrivé en France en 2006 avec un visa étudiant. Son parcours est un peu chaotique, il a redoublé chacune de ses années. Inscrit depuis septembre en troisième année de licence, la préfecture lui a adressé une obligation de quitter le territoire français (OQTF), son visa étudiant n’étant plus valide. […]

On peut très bien se retrouver sur les bancs de la fac sans papiers. «En principe, vous pouvez s’inscrire dans une fac ou une école, l’administration n’est pas tenue de demander le titre de séjour. On vous demande une pièce d’identité, c’est tout», indique l’Unef. […]

Selon le syndicat, ils seraient plusieurs milliers en France à étudier sans papiers, sans qu’il soit possible d’avancer un chiffre. […]

Libération – 17/01/2012

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