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La Coface précise dans une étude publiée début novembre 2011 que la France a perdu sa place sur le podium mondial des exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires. Alors qu’elle était en troisième position en 2009, derrière les États-Unis et les Pays-Bas, l’Allemagne a pris sa place. Le secteur agroalimentaire allemand est aujourd’hui plus performant que son homologue français.

Cette perte de compétitivité des IAA françaises est comparable à celle observée pour l’ensemble de l’industrie française, les mêmes causes (Euro, recours par l’Allemagne à la main d’œuvre des Pays de l’Est, etc., …) entraînant les mêmes effets. Cependant, à la différence des autres industries, le remplacement des matières premières animales (lait et viandes) par (une utilisation directe) des protéines végétales permettrait à nos IAA de ne pas être décrochées de l’Allemagne, voire de regagner de parts de marché.

La production de lait et de viande nécessite le recours massif aux importations de soja étasunien et brésilien (produire par exemple 1 kg de protéine de bœuf nécessite environ 5 kg de protéines végétales en amont), un constat valable tant pour la France que pour l’Allemagne.

Cependant, à la différence de l’Allemagne, le territoire français se prête admirablement à la culture du soja, ce qui nous permettrait de nous affranchir des importations et d’accéder à une matière première meilleur marché grâce en outre au court-circuitage l’intermédiaire animal, améliorant par ailleurs très significativement notre autosuffisance alimentaire.

La France est par ailleurs un grand producteur de céréales, une culture très exigeante en azote. Or, en cultivant du soja en alternance avec les céréales notre agriculture pourrait doublement s’affranchir de l’emprise la chimie allemande en réduisant l’utilisation des intrants (pesticides et engrais azotés). La rotation des cultures interrompt naturellement le cycle reproducteur des parasites, permettant de réduite la part des pesticides.

Les légumineuses (soja, lentilles, pois, etc.) enrichissent naturellement et donc gratuitement le sol en azote. On notera également que la production d’engrais azotés (activité principale de l’ex-AZF…) est très gourmande en énergie, ce qui accroît d’autant nos importations en énergie. En résumé, un remplacement même partiel des protéines animales par des protéines végétales permettrait notamment d’améliorer notre souveraineté alimentaire, limiter notre dépendance énergétique, renforcer notre compétitivité par une maîtrise de l’accès à la matière première.

De plus, la santé globale de la population se trouverait également améliorée (réduction de l’incidence des maladies cardio-vasculaires, diabètes, obésité, etc.), ce qui réduirait d’autant les dépenses de santé, contribuant à améliorer la compétitivité globale de notre économie (on sait qu’une végétalisation de l’alimentation est plus efficace que les statines pour réduire la cholestérolémie).

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