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Les crimes d’honneur ne sont pas réservés aux provinces reculées du Pakistan, de la Turquie ou de l’Inde. En Europe occidentale aussi, des jeunes femmes sont torturées et tuées par des membres de leur famille à cause de leurs fréquentations, de leur façon de s’habiller ou de leur refus de se soumettre à un mariage forcé. En clair, parce que leur attitude laisse planer un doute sur leur virginité.
C’est le constat de la fondation suisse Surgir, spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Très prudent dans sa volonté de ne “stigmatiser” aucune communauté, le rapport publié par Surgir établit un lien direct entre ces assassinats et l’immigration, tout en soulignant que, “majoritairement pratiqué au sein des communautés musulmanes, le crime d’honneur l’est aussi par les communautés sikhs, hindoues et chrétiennes”. (…)

Entre 15 000 et 20 000 femmes sont tuées chaque année dans le monde, selon les estimations des organisations non gouvernementales, par un cousin, un frère ou un père craignant l’opprobre de la communauté. “Plus qu’un permis de tuer, c’est un devoir de tuer, écrit Surgir, qui note que “le déshonneur [d’une fille] est une menace d’exclusion sociale pour toute la famille élargie”.

Dans le cas de communautés immigrées, la crainte de l’assimilation peut renforcer ce besoin de protéger le groupe, alors que le mariage mixte et l’émancipation des jeunes générations sont perçus comme des menaces (…)

Le Monde

(Merci à Artichaud)

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